Une nouvelle rédactrice en chef couplée à une source de financement plus stable, redonne au journal Le Nunavoix, l’élan nécessaire pour publier à nouveau. L’unique média écrit francophone provenant du Nunavut se donne ainsi l’occasion de rejoindre son lectorat via le réseau de publication exploité par L’Aquilon. Après 18 mois d’interruption, les francophones des deux territoires profiteront de nouveau de ces deux souffles francophones pour s’informer des enjeux territoriaux et de leurs vitalités nordiques.
Employée de l’AFN (Association des francophones du Nunavut) depuis deux mois, Caroline Pelletier se dit efficace et motivée. Celle qui a remis sur pied la programmation de la radio francophone CFRT Radio Iqaluit s’attaque maintenant au média papier diffusé par l’Association. « Pour cette remise en route, le défi du temps, le défi monétaire et le manque de ressource ont été les plus durs à franchir, constate la rédactrice en chef. Depuis mon arrivée, j’ai été occupé à coordonner la radio et à animer notre émission matinale, L’aurore boréale. Pour la rédaction du journal, je suis pas mal seule même si je peux compter sur plusieurs collaborateurs qui oeuvrent déjà pour la radio à titre de bénévole. Aussi, contrairement à la radio, l’AFN souhaitait rendre Le Nunavoix plus indépendant financièrement en comptant sur la publicité gouvernementale. »
En effet, si l’AFN détient désormais la plume il lui faut néanmoins s’assurer que l’encre va couler. Caroline Pelletier croit que pour l’instant le gouvernement territorial n’est pas encore obligé d’annoncer ces offres d’emplois et ses publicités en français, et dit alors s’appuyer sur la bonne volonté du GNU pour acheter de l’espace publicitaire. « La Loi sur les langues officielles nous donne un bon coup de pouce à ce sujet. L’affichage des postes en français est le meilleur moyen pour que Le Nunavoix réussisse à s’autofinancer », commente-t-elle.
Première édition
Avec le premier numéro de 2008, la journaliste conçoit bien que la facture du journal va se dessiner au fil des publications et que le produit final va évoluer avec le temps. « Notre mission est de donner l’information en français. Les gens peuvent parfois se déconnecter de la réalité s’ils n’ont pas accès à une source d’information locale. Bien sûr, la rédaction est basée à la capitale, mais beaucoup de choses qui se passent à Iqaluit touchent le Nunavut au complet », dit-elle. Caroline Pelletier affirme également qu’elle utilisera les deux médias francophones du Nunavut pour traiter les événements sous des angles différents, et que la radio et le journal fourniront une information complémentaire. « Le bassin du Nunavoix est plus grand que celui de la radio.[…] Nous détenons le monopole des médias francophones du territoire. Nous ne pourrons pas tout couvrir, alors il faudra faire des choix, mais nous bénéficions d’une présence légitime et nécessaire et le journal va certainement augmenter et compléter cette présence assurée par la radio CFRT. »
Au menu du Nunavoix seront présents : des chroniques variées transcrites de la radio, des chroniques scolaires provenant de l’école des Trois-Soleils, des retours sur l’actualité politique territoriale, des couvertures d’événements ponctuels, et une place sera attribuée à la promotion des artistes locaux. « Au niveau de la culture, notre approche sera d’assurer une couverture égale des 3 communautés présentes. Les artistes locaux mis en valeurs seront autant anglophones, Inuits ou francophones », spécifie Caroline Pelletier.