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le Vendredi 27 février 2009 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:37 Politique

Réforme des conseils et des agences Se faire sonner les cloches

Réforme des conseils et des agences Se faire sonner les cloches
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Étudiants, professeurs et employés des commissions scolaires de Yellowknife sont allés protester devant l’Assemblée législative.

Le 18 février 2009 restera dans les anales de l’Assemblée législative ténoise. En début de session parlementaire, près de 400 personnes sont venues envahir le parterre de l’Assemblée telle une vague de protestation contre l’amalgamation des conseils scolaires de la capitale. Par la suite, une seconde vague de manifestants est revenue à la charge lors de la pause des débats législatifs en après midi.

Si le premier rassemblement était essentiellement composé d’étudiants, de parents et d’organisateurs, le second comptait près de 200 professeurs et employés des deux principales commissions scolaires de Yellowknife, soit la Commission scolaire N° 1 (YK1) et la Commission scolaire catholique (CSC). Cette mobilisation planifiée depuis plusieurs jours avait pour but de faire entendre le mécontentement des commissions scolaires par rapport au manque de consultation sur la réforme des conseils et des agences gouvernementales actuellement en cour sur l’ensemble des Territoires.

Selon le directeur général de YK 1, Duff Spence, trop peu d’information a été diffusé sur les critères poussant à l’amalgamation de toutes les commissions scolaires. « C’est pour cela que nous sommes ici, a-t-il scandé, pour faire entendre le mécontentement des Yellowknifiens. Plusieurs députés posent actuellement des questions au ministre Miltenberger, mais ils reçoivent les mêmes réponses que nous recevons depuis le mois d’octobre. On nous dit d’attendre, mais si cela continue, nous aurons des explications en 2011 quand les commissions seront déjà amalgamées. »

Revendications entendues

Depuis plusieurs mois, Michael Miltenberger insiste pour que toutes les agences en matière de Santé, d’Éducation et d’Habitation soient regroupées sous un seul et même conseil. À maintes reprises, le ministre a clamé que le gouvernement effectuait de nombreuses consultations dans un processus qui lui paraissait être louable. Mais ces récentes manifestations ont eu raison du calendrier que c’était fixé le gouvernement. En effet, le jour même, une motion a été adoptée à l’unanimité par les onze députés ne formant pas le gouvernement. Cette motion oblige le ministre responsable du comité de réorientation des initiatives stratégiques gouvernementales à revoir le processus et l’agenda de cette réforme territoriale. Cette nouvelle étape mettra plus d’emphase sur les consultations avec le public et avec les députés. En entrevue, Michael Miltenberger a déclaré que les 19 membres de l’Assemblée se réuniraient à l’extérieur de la chambre avant le premier avril 2009. « La manifestation a eu de l’influence, et cette motion le démontre. Elle démontre aussi la réaction des gens qui aiment le statut quo. Beaucoup de travail a déjà été effectué et j’ai été désigné à ce poste pour mener à bien cette réforme nécessaire depuis des lustres. Il faut savoir que chaque décision ne peut pas plaire à tout le monde même si nous nous efforçons de travailler pour le bénéfice de l’ensemble des ténois », a-t-il commenté.

Moins de choix pour l’éducation

Interrogée parmi la foule, une enseignante d’immersion d’une école catholique se dit totalement opposée à toute forme d’amalgamation entre les commissions scolaire publique et catholique. « Nous voulons vraiment protéger l’éducation catholique. Avec cette réforme, la catéchèse persistera dans nos écoles. Cela représente un danger pour l’éducation catholique car notre foi est stimulée en tout temps et pas uniquement dans une classe. Avec mes élèves, nous commençons chaque classe avec une prière. Les notions comme la nativité ou l’ascension sont constamment présentes au sein de nos écoles. C’est un choix que d’éduquer ses enfants dans des écoles catholiques. Le gouvernement ne peut pas supprimer ce choix à Yellowknife. N’y auraient-ils que les parents ayants droit qui auraient un choix sur l’éducation de leurs enfants », questionne Elisabeth Monroe.

Sophie Léger, une autre enseignante de la CSC, s’estime prête à écouter les propositions de la réforme si elles sont faites en consultation avec le public. Elle mentionne qu’elle n’a pas vraiment d’information sur cette amalgamation, autres que celles qu’elle a pu trouver dans les médias. « Je trouve important que l’on puisse revendiquer un besoin de transparence en s’invitant à l’Assemblée législative en tant que citoyens canadiens », défend-elle.

Durant son entrevue, le ministre Miltenberger a répondu à la forte initiative provenant des commissions scolaires de la capitale et a déclaré : « Bien sûr que les deux plus importantes commissions scolaires ont envahi complètement l’Assemblée. Mais, il faut qu’ils gardent à l’esprit que cette réforme touche tous les Territoires et pas seulement les écoles de Yellowknife. »