le Dimanche 4 mai 2025
le Jeudi 14 mai 2009 16:08 | mis à jour le 20 mars 2025 10:37 Politique

Commissaire aux langues des TNO Rester au niveau du peuple

Commissaire aux langues des TNO Rester au niveau du peuple
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La nouvelle commissaire aux langues des TNO débute son mandat avec une surprise.

Nommée depuis le mois de mars 2009 par l’Assemblée législative ténoise, Sarah Jerome, la nouvelle commissaire aux langues des TNO est entrée en fonction ce lundi 11 mai. De passage à Yellowknife avant de déplacer ses nouveaux bureaux à Inuvik, la commissaire Jerome s’est heurtée à une première réalité à la suite de sa rencontre avec l’ancienne commissaire aux langues, Shannon Gullberg : son rôle ne sera pas de promouvoir les onze langues officielles des TNO, mais bien de gérer les plaintes des Ténois qui se sentent bafoués dans leurs droits linguistiques. Si le mandat de la promotion est celui du ministre responsable des langues officielles depuis la révision de la Loi sur les langues officielles des TNO en 2004, ce fut une surprise pour celle qui se voyait stimuler l’utilisation des langues autochtones face à l’assimilation anglophone. « Je pensais sincèrement que je travaillerais à la promotion, à la préservation des langues. Ça va vraiment être difficile de mettre cela de côté car c’est vraiment au plus profond de mon cœur », s’exclame Sarah Jerome.

La carrière de la nouvelle commissaire aux langues s’est essentiellement construite autour de l’éducation, alors qu’elle a assuré de multiples postes d’enseignement et qu’elle a été la directrice adjointe du conseil scolaire de la région Beaufort-Delta. « Je me suis toujours située au niveau du peuple, je suis du côté des gens, confie Sarah Jerome. J’accepte le travail qui m’a été confié de surveiller le gouvernement afin que les Ténois soient en mesure de parler et d’être servis dans leur langue de prédilection. » Cette ancienne enseignante de langue gwich’in assure que le titre des emplois qu’elle a occupés ne lui a jamais monté à la tête, et elle affirme qu’elle assumera ses fonctions avec beaucoup de transparence pour les quatre prochaines années à ce poste de commissaire. « Je veux garder la communication ouverte, je veux être visible et travailler avec les gens. Je serai ouverte aux critiques sinon comment pourrais-je devenir une meilleure personne? Je veux qu’à la fin de mon mandat, les gens puissent dire que j’ai fait mon travail », commente-elle.

Sarah Jerome pense que les communautés autochtones vont tirer avantage de ses origines gwich’in. « Je suis prête à faire beaucoup de voyage pour aller rencontrer les gens. Je connais déjà beaucoup de monde et beaucoup de portes me sont ouvertes. C’est un avantage qui bénéficiera aux autochtones pour qu’ils prennent conscience qu’ils ont des droits linguistiques et qu’ils peuvent les revendiquer s’ils ne sont pas respectés. »

Mme Jerome se dit enthousiaste à l’idée de collaborer avec les organismes et les individus francophones des TNO. Elle espère de ce fait participer à la prochaine Assemblée générale de la FFT pour démontrer cette ouverture et sa volonté de travailler à la protection des droits francophones.

Selon le président de l’Assemblée législative, Paul Delorey, la passion que Mme Jerome démontre pour les langues sera un des points forts de son nouveau mandat. « Il va être important pour la nouvelle commissaire de savoir combien elle veut s’investir dans son travail, dit-il. Depuis plusieurs années le budget du bureau de la Commissaire diminue car ses tâches sont moindres. Mais il ne tient qu’à elle d’augmenter son budget pour en faire plus dans les limites de son mandat. »