Une enquête publique est exigée pour faire la lumière sur les fuites possibles entre le bureau du greffier et celui de Floyd Roland.
Floyd Roland aurait dû afficher sa relation extraconjugale avec une employée du bureau du greffier de l’Assemblée législative, dès le début de la relation. C’est la conclusion à laquelle est parvenu le Commissaire à l’éthique, G.L. Gerrand, qui a enquêté sur la relation entre le premier ministre et l’ex-greffière Patricia Russel.
Celle-ci a travaillé auprès des comités permanents jusqu’en novembre 2008, quand sa relation extraconjugale avec le premier ministre a été révélée dans les médias. Cela faisait alors au moins deux mois qu’elle vivait une idylle avec Floyd Roland, et environ quatre qu’ils se fréquentaient.
Dans le gouvernement de consensus, les comités permanents jouent un rôle apparenté à celui de l’opposition officielle dans le système parlementaire britannique traditionnel. Le potentiel de conflit d’intérêts de cette relation est donc élevé, souligne le commissaire à l’éthique.
Dans son rapport déposé le 27 mai, le commissaire Gerrand recommande qu’une enquête indépendante soit menée pour déterminer si le premier ministre a usé de façon inappropriée de son lien privilégié avec la greffière des comités. À ce jour, aucune date n’a été fixée, ni modérateur attitré, pour la tenue de cette enquête.
« J’ai des informations sur vous »
Cette intervention du commissaire à l’éthique survient suite à une requête émanent de six députés de la Chambre : Jane Groenewegen (Hay River Sud), Dave Ramsay (Kam Lake), Glen Abernethy (Great Slave), Bob Bromley (Weledeh), Wendy Bisaro (Frame Lake) et David Krutko (Mackenzie-Delta).
Dans leur application, ils citent des situations où le premier ministre aurait menacé certains députés en prétendant détenir des informations sur les travaux des comités d’opposition. Selon Dave Ramsay, le premier ministre aurait déclaré : « J’ai des informations sur chacun de vous [les membres du comité] et je vais m’en servir ».
À Glen Abernethy, Floyd Roland aurait indiqué savoir « tout ce qui se dit dans cette salle », faisant référence à la Salle de réunion A, où se déroulent les réunions de l’opposition.
Le rapport du commissaire à l’éthique ne précise pas la véracité de ces allégations.
Roland s’accroche
Dans un point de presse, le premier ministre a indiqué qu’il comptait demeurer en poste dans l’attente de l’enquête publique.
« Dans le passé quand d’autres premiers ministres ont fait face à des accusations de conflit d’intérêts et qu’ils ont été appelés à témoigner en commission d’enquête ils ont conservé leur poste, note-t-il. Je ferai de même. »
« Je suis déçu [par les conclusions du commissaire à l’éthique], bien sûr, mais je vais laisser le processus suivre son cours », assure le premier ministre.
D’autres allégations de conflit d’intérêts, concernant l’usage d’une résidence secondaire par le premier ministre, ont été rejetées par le commissaire à l’éthique.