Les premiers ministres du Canada n’ont pas réussi à s’entendre pour combattre le changement climatique.
Selon P.J Partington, de l’institut Pembina, un consensus des premiers ministres des provinces et territoires canadiens sur la question des changements climatiques serait une bonne chose pour forcer Ottawa à resserrer la vis sur les émissions de gaz à effets de serre. Il affirme que récemment, le gouvernement fédéral s’est engagé à prendre en considération les recommandations soumises par le Conseil de la fédération. Au lendemain de la rencontre du Conseil de la fédération qui se déroulait du 5 au 6 août en Saskatchewan, aucune mesure, aucune entente ne s’est dégagée des négociations portant sur le changement climatique alors que ce thème figurait à l’agenda de cette sixième réunion estivale du Conseil.
Lors d’un point de presse téléphonique avec les médias ténois, le premier ministre Roland a confirmé qu’aucune recommandation n’a été formulée, laissant paraître que travail de discussions et de négociations continuait à un rythme qui rappelle celui des années passées. « Nous nous sommes entendus sur le fait que le changement climatique était un facteur important. Nous sommes tous en train de faire notre part pour essayer d’atténuer les impacts du changement climatique », a-t-il déclaré.
Les différents gouvernements provinciaux et territoriaux ne s’accordent pas sur leurs façons d’agir face aux impacts imposés par la hausse du thermomètre. Certains, comme l’Ontario, le Québec et le Manitoba, prônent l’instauration d’un système de plafonnement et d’échange des droits d’émission des gaz à effet de serre. L’Alberta et la Saskatchewan se concentrent sur la séquestration du dioxyde de carbone.
Floyd Roland assure que d’autres comme les TNO « investissent dans de nouvelles technologies pour utiliser des sources d’énergie alternative ».
Une stratégie nationale
Dans le contexte actuel, où les négociations ne font que se poursuivent et qu’il reste moins de quatre mois avant la conférence clé sur le changement climatique qu’est Copenhague 2009, il est facile de se demander si les provinces et territoires canadiens réussiront à soumettre un plan uni capable d’influencer le gouvernement canadien afin qu’il contribue efficacement aux directives que prendra le quasi-reste de la planète.
Plusieurs organisations qui s’affairent à protéger l’environnement ont beaucoup d’attentes quant à la révision du plan d’action pour contrer les changements climatiques promis par le gouvernement conservateur. « Le gouvernement a dit qu’il soumettrait un plan amélioré avant le mois de décembre. Ces changements ont le potentiel d’être très importants, car ils définiront la position du Canada lors de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de Copenhague en décembre prochain », rappelle l’analyste de l’Institut Pembina, M. Partington. Il avance également qu’au Canada, ce sont les mesures de dépollution concernant les émissions industrielles qui sont cruciales pour arriver à de meilleurs objectifs de réductions des gaz à effets de serre. Il mentionne que le Canada, avec son objectif de 20% de réduction des émissions pour l’an 2020, pourrait tout à fait présenter un plan plus ambitieux.
« Les leaders canadiens ratent l’opportunité de changer les choses. Les États-Unis par exemple investissent six fois plus par habitant pour développer l’industrie des énergies renouvelables. Ils seront bientôt loin devant nous en matière d’utilisation des sources énergétiques non polluantes. »
Plus qu’une stratégie nationale, c’est maintenant un plan régional nord-américain que voudrait adopter le Canada. Dans le cadre de la récente réunion des trois leaders nord-américains au Mexique, le premier ministre Harper a déclaré qu’à partir « de nos efforts nationaux respectifs, nous ferons preuve de leadership et réagirons rapidement et judicieusement afin de lutter contre le changement climatique en tant que région, et d’assurer le succès de la 15e Conférence des parties sur la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique ».
Cette idée a aussi été reprise par Floyd Roland, qui rappelle que durant la réunion estivale, les premiers ministres canadiens ont mentionné leur volonté de prendre part aux discussions portant sur un plan continental de lutte contre le changement climatique.