Les audiences de l’affaire Rolland-Russell ont commencé à Yellowknife.
C’est un premier ministre, calme et attentif qui s’est présenté devant Ted Hughes, l’arbitre unique des audiences publiques relatives au comportement de Floyd Roland dans l’affaire Patricia Russell. Dès le mardi 8 septembre, le numéro un ténois a fait un pas vers le dénouement de l’enquête qui le soupçonne de s’être engagé dans une position de conflit d’intérêt par rapport à ses obligations de membre de l’Assemblée législative. Par le biais d’un énoncé rédigé par Mme Peterson, la conseillère juridique de Floyd Roland, ce dernier a avoué avoir caché une liaison extraconjugale avec la greffière principale de deux comités permanents de l’Assemblée législative, Mme Russell. Floyd Roland ne s’est encore pas exprimé sur le fond même de cette enquête, à savoir s’il a eu un accès privilégié à de l’information confidentielle par le biais de la greffière, son amante. Selon l’avocat de l’arbitre, Glenn Tait, cette déclaration permet de gagner du temps alors qu’il n’est plus nécessaire de prouver que le premier ministre ténois cachait sa liaison avec Mme Russell.
Le premier témoin appelé à comparaître devant cette enquête qui se tient dans une salle de conférence d’un hôtel à Yellowknife a été le greffier de l’Assemblée ténoise, Tim Mercer. À la demande de Glenn Tait, le greffier a dressé un portrait des démarches parlementaires propres à un gouvernement de consensus, et a expliqué les fonctions attendues d’un greffier comme l’était Mme Russell. Avant son exposé, il a été clairement stipulé que Tim Mercer ne témoignait pas pour ou contre M. Roland, mais qu’il ne faisait que présenter le processus parlementaire pour informer au mieux l’arbitre unique. C’est donc un cours de gouvernement de consensus 101 avec option greffier principal que Ted Hughes a reçu. L’arbitre unique a notamment entendu que le Conseil exécutif du gouvernement ténois et son premier ministre étaient occasionnellement invités à participer à des réunions des comités permanents où siègent les députés réguliers de l’Assemblée législative. Par contre, les réunions des comités réguliers peuvent se dérouler sur deux niveaux de huis clos. Le premier interdit la présence du public, mais permet que d’autres parlementaires soient présents. Le second exclut toute personne qui ne travaille pas pour le comité en question. M.Mercer a souligné le rôle de consultation des différents comités permanents, dans ce sens que le gouvernement compte et utilise les rétroactions fournies sur les lois ou les politiques soumises à ces comités. Il a aussi mentionné que contrairement à un parlement de partis politiques, l’opposition que constituent les députés de l’Assemblée législative n’est pas constamment sur le qui-vive pour renverser le gouvernement en place. Par la suite, Tim Mercer à été contre interroger par Mme Peterson et par Dave Ramsay un des six députés ayant porté plainte devant le commissaire aux conflits d’intérêts.
La première partie des audiences prend fin ce vendredi 11 septembre, la deuxième semaine est prévue pour le 5 octobre prochain. L’arbitre a déclaré mardi, qu’il voulait rendre son rapport avant la fin des travaux parlementaires de la session de l’automne 2009, c’est-à-dire avant la fin de la première semaine du mois de novembre.