Il y a environ un an, Michael Ignatieff à su « tasser » Stéphane Dion et prendre les rennes du PLC avec une opinion publique qui lui était favorable : Les libéraux, avec lui comme chef, ne pouvait que faire mieux. Toutefois, la tendance des derniers mois démontre beaucoup de difficultés pour le chef. Quelques voix s’élèvent même pour prédire une performance électorale en deçà de celle de Dion.
Les récents mouvements de personnel dans la garde du chef démontre une volonté sérieuse de sa part pour accroître pour changer la donne afin d’augmenter sa crédibilité auprès de l’électorat. Toutefois, les résultants des dernières partielles dénotent une faiblesse persistante du PLC à être perçu comme une alternative crédible à l’équipe Harper.
Sondages après sondages, les Canadiens semblent vouloir dire à Michael Ignatieff qu’il n’a pas su profiter des faiblesses (nombreuses) d’Harper. Devant sa faiblesse, le Premier Ministre apparaît donc subitement plus crédible, populaire et compatissant de la situation de « monsieur tout le monde » . C’est donc sans surprise qu’après avoir engagé Rocco Rossi pour redresser les finances du parti, le chef de l’opposition à changé son chef de cabinet pour l’homme derrière l’élection de Chrétien en 1993, Peter Donollo. L’idée est de pouvoir compter sur un chef de cabinet capable de définir un type d’attaque qui permettra de montrer de manière efficace les faiblesses de ce chef téflon qu’est Harper.
Le dernier acte de ce redressement stratégique est sans conteste l’arrivée de poid-lourds québécois dans le giron du chef libéral. Le nouvel organigramme du bureau du chef de l’opposition montre que deux québécois seront aux cotés du chef libéral, soit Jean-Marc Fournier, ex-ministre québécois sous Jean Charest, et Mario Laguë, ex diplomate et haut fonctionnaire fédéral. Ils assureront au chef une meilleure compréhension des enjeux québécois afin de permettre au libéraux de demeurer la principale option fédéraliste au Québec.
Ces gestes pour améliorer la garde rapprochée d’Ignatieff est bienvenu dans les cercles libéraux. Les récentes élections partielles ont démontré cet urgent besoin: Le NPD a maintenu ses acquis en Colombie-Britannique et a remporté la seconde place dans le comté montrélais d’Hochelagua. Les Conservateurs ont su ravir une forteresse au Bloc dans Rimouski.
Cette tendance ne peut plus continuer et le chef libéral l’a compris. Toutefois, des questions demeurent quant au genre de réponses offertes aux libéraux pour résoudre leurs difficultés : Pourquoi se fier à aux stratèges de l’époque Chrétien et non pas recruter de jeunes canadiens aux idées innovatrices? Pourquoi accepter de jouer la politique du meilleur clip médiatique? Qu’attendent les libéraux pour convier les intellectuels canadiens les plus reconnu pour cerner les contours d’une éventuelle plateforme libérale capable d’attirer les libéraux déçus qui sont resté chez eux aux dernières élections ou les partisans « mou » du NPD? Le PLC demeure encore une institution politique crédible. Toutefois, une trop longue inaction pourrait voir leur capital politique se dissoudre rapidement.
Il importe que le PLC, et Ignatieff au premier chef, s’exerce accueillir les gens au sein du parti afin qu’il soit davantage le reflet de la volonté des canadiens. Non pas un parti menotté par les faiseurs d’images publiques. C’est dans la mesure ou Ignatieff et son équipe seront créatif par l’accueil de nouvelles idées qu’il se démarqueront du style d’Harper. C’est dans la mesure où leur stratégie ira plus loin que le simple changement de garde qu’ils seront aux yeux d’une majorité de citoyens une équipe crédible pour nous gouverner.