le Mercredi 16 juillet 2025
le Jeudi 10 Décembre 2009 11:56 Politique

Chronique politique fédérale Copenhague, Harper et les Canadiens

Chronique politique fédérale Copenhague, Harper et les Canadiens
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COP 15 :

 

La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques se tient à Copenhague jusqu’au 18 décembre. Elle a pour but de donner une suite au protocole de Kyoto. La conférence est aussi connue sous son acronyme COP15, pour 15e conférence des États signataires de l’accord de Kyoto (Conference of parties). Cette conférence signifie pour la capitale danoise l’accueil de quelque 15 000 représentants des gouvernements et de divers groupes de pression provenant de 192 pays.

 

Notre gouvernement se présentera à cette conférence dans un contexte en constante évolution. Depuis les négociations de cette première entente internationale, la calotte glaciaire a fondu plus tôt et plus vite que prévu dans les pires scénarios. La Chine a supplanté les États-Unis pour devenir le premier pollueur de la planète, et d’autres pays émergents sont en voie de dépasser les pays industrialisés au chapitre des rejets toxiques.

 

Devant cette situation, l’inaction canadienne est frappante : le Canada détient l’un des pires bilans en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre (GES). Alors qu’elles devraient avoir diminué de 6% par rapport à la production de GES de 1990, elles ont plutôt augmenté d’au moins 25 % de 1990 à 2006. Il s’agit de la plus importante augmentation dans tout le G8. En quinze ans, la production canadienne de GES est passée de 594 Méga tonnes de CO2 en 1990 à 721 Mégas tonnes en 2005.

 

La position du gouvernement Harper :

 

Selon de nombreux observateurs de la politique fédérale, le Canada s’illustre toujours par sa mauvaise volonté à coopérer dans ce dossier comme en fait foi la remise qui lui a été faite du prix du « Fossile du jour » en ouverture de la conférence. Cette mauvaise prestance est le fruit d’un réflexe électoraliste : la base électorale de Stephen Harper se situe en Alberta et en Saskatchewan. Le chef du Parti Conservateur ne souhaite pas se mettre à dos les provinces productrices de pétrole. Cela pourrait le conduire à mener une éventuelle campagne électorale sur un terrain difficile.

 

Rappelons que ce n’est que depuis deux ans que le Canada s’est doté de cibles de réductions de GES, et elles sont pour le moins modestes: diminution de 20 %, par rapport à leur niveau de 2006. Ce qui équivaut à une réduction de 3% par rapport à 1990. Au chapitre de l’année de référence, précisons que le Canada fait figure de leaders parmi les pays prônant l’année 2006 comme référence. Une position critiquée par de nombreux gouvernements et groupes de pression.

 

Il va sans dire que la production de sables bitumineux dans le Nord albertain est en grande partie responsable du triste bilan canadien. Selon les données disponibles, chaque Canadien produit annuellement 23 tonnes de CO2. Le Québec avec sa production hydroélectrique permet aux Québécois de n’émettre qu’environ 11 tonnes de CO2.

 

Les Canadiens en faveur d’une action gouvernementale

 

Pour une part significative de la population canadienne, les changements climatiques constituent une crise déterminante qui pousse à agir. Seul le tiers des répondants interrogés par la firme Harris Decima le 29 août dernier ne sont pas d’accord avec cette affirmation. Le sondage montre que c’est au Québec que la nécessité d’agir se fait sentir le plus au Canada. Il est suivi par la région atlantique, alors que c’est en Alberta, au Manitoba et en Saskatchewan que l’on est le moins d’accord avec cette vision des choses. Autre constatation: les femmes croient davantage que les hommes en la nécessité d’agir pour contrer le réchauffement planétaire.