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le Jeudi 25 février 2010 16:07 Politique

Échos de l’Assemblée Échanges musclés

Échos de l’Assemblée Échanges musclés
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 Népotisme au gouvernement des TNO?

Comment se fait-il que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest octroie, sans appel d’offres, des contrats de consultation à d’anciens députés ou à d’anciens cadres de la fonction publique territoriale? Cette interrogation était au cœur de la période de questions orales, le 23 février, lors des débats de l’Assemblée législative.

Le député de Kam Lake, Dave Ramsay, et le député de Weledeh, Bob Bromley, ont mitraillé le cabinet de questions. D’après eux, la pratique d’offrir des contrats sans appel d’offres est de plus en plus répandue au sein de ce gouvernement.

« Plusieurs des contrats en question ont été accordés à d’anciens bureaucrates qui ne vivent plus dans le Nord, a accusé le député de Kam Lake. Plusieurs ont été accordés à d’anciens sous-ministres dont la carrière s’est achevée peu de temps après que ce gouvernement soit entré en fonction. Et, dans un cas en particulier, il semble qu’un contrat ait été accordé à une firme de comptabilité pour donner de la formation de base en comptabilité à des employés du ministère des Finances. Le responsable de cette firme est le conjoint de l’actuel sous-ministre des Finances. Mais qu’est-ce qui se passe ici! »

Depuis le début de la présente législature, les exemples de telles situations abondent. On se souvient, notamment, d’un contrat de consultation de 180 000 dollars qui avait été offert à l’ancien ministre de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement, Brendan Bell, sans appel d’offres, quelques semaines seulement après son retrait de la politique territoriale.

Le gouvernement a été avare de commentaires, se contentant de dire que les contrats sont accordés en respect des politiques en vigueur, en tâchant de choisir les personnes les mieux qualifiées. C’est un outil de gestion, affirme le ministre des Travaux publics et des Services, Michael McLeod.

« L’octroi sans appel d’offre est une méthode que nous utilisons, se défend le ministre des Travaux publics et des Services. C’est un outil de gestion, et il y a des critères sur la façon dont cela doit être employé, et nous les suivons. » 

Les questionnements des députés ont fait sortir de ses gonds le premier ministre Floyd Roland, qui a été dur envers le député de Weledeh. Il a indiqué que le gouvernement faisait ses devoirs et qu’il ne payait pas des amis pour assister à des soirées cocktails.

 

Les députés rappelés à l’ordre

L’ambiance est plutôt tendue à l’Assemblée législative des TNO depuis la reprise des travaux parlementaires. De part et d’autre de la Chambre, on s’échange des remarques acerbes et le ton frise souvent l’invective.

Le 17 février, le président de l’Assemblée, Paul Delorey, a cru bon de sermonner les députés à l’ouverture des débats. Il a demandé aux membres de la Chambre de retrouver une attitude plus parlementaire et de revenir à ce qu’il appelle « l’esprit du gouvernement de consensus ».

Dans son discours, le président a surtout abordé la question du lien de confiance nécessaire entre les députés réguliers et les membres du cabinet. Il a fait allusion au besoin de maintenir privées les discussions qui ont lieu à huis clos. Il faisait référence à certains détails concernant le dossier du pont du Deh Cho qui ont été communiqués par le ministre des Transports aux députés de la Chambre sous condition de ne pas les aborder publiquement.

 

Pont du Deh Cho : Ruskin a le contrat

On a finalement su le nom de la compagnie qui aura le mandat de terminer le pont du Deh Cho. C’est la société Ruskin Management, de la Colombie-Britannique qui a obtenu le contrat.

Le 23 février, en soirée, l’Assemblée a voté en faveur d’une loi de réappropriation budgétaire modifiant le budget pour y inclure les 15 millions de dollars de plus que coûtera le controversé projet. Après que le gouvernement ait dévoilé l’augmentation de coûts, la semaine dernière, plusieurs députés réguliers avaient indiqué leur désapprobation de la gestion du projet par le gouvernement de Floyd Roland, mais avaient du même souffle annoncé qu’ils voteraient en faveur du nouveau budget, estimant qu’ils n’avaient pas vraiment le choix maintenant que le pont est à moitié construit.

Le contrat à Ruskin Management a été accordé… sans appel d’offres.

Une collaboration avec Radio Taïga