Les députés réguliers se sentent un peu forcés de donner leur aval à la réappropriation des actifs du pont du Deh Cho.
Le but de cette reprise parlementaire de quatre jours est sans artifice : faire voter une loi pour que le gouvernement territorial puisse administrer la fin du chantier de construction du pont du Deh Cho et endosser la dette de la corporation du pont du Deh Cho, qui s’élève à 165 millions de dollars. Le 23 mars, dès le début de ces travaux intensifs, le ton a été donné avec un chef du gouvernement qui s’est levé pour déclarer le bien-fondé de poursuivre cette aventure coûteuse, et des députés réguliers qui se sont succédés pour demander plus d’information, avant de se voir obligés d’accepter la proposition gouvernementale.
Après un début de session conventionnel avec déclarations diverses et questions aux ministres, il est venu le temps du comité plénier, qui s’est étendu jusqu’à 21 h 30. L’Assemblée a finalement accepté le document concernant le crédit supplémentaire pour les dépenses d’infrastructures déposé par le premier ministre Roland.
« Ce document est une requête pour une dépense d’immobilisation de 165 millions de dollars pour l’exercice financier 2010-2011. […] Le projet sera maintenant un projet d’immobilisations du gouvernement des TNO, comme s’il l’avait été depuis le début », a déclaré le premier ministre Roland dans ses remarques d’ouverture. Au cours de sa première période de commentaires en comité plénier, le député de Great Slave Glen Abernethy a déploré que la première fois que les députés de la 16e Assemblée législative ont à voter au sujet du pont du Deh Cho, ils doivent le faire sans nécessairement avoir le choix. Argumentant qu’il coûterait probablement aussi cher d’arrêter le chantier maintenant que de le continuer, M. Abernethy a déclaré que les députés devraient nécessairement voter oui.
Répondant aux questions des journalistes, le député de Kam Lake, Dave Ramsay, se sent lui aussi obligé de ne pas écraser ce projet. « C’est une journée importante aujourd’hui. Je suis certain que cette loi va passer, mais nous allons profiter de cette période pour recueillir le plus d’informations que possible. » Parmi les détails que veut comprendre M. Ramsay se trouve la raison pour laquelle les principaux bailleurs de fonds, qui ont accordé un prêt au projet initial, ont coupé court au financement et déclaré ne plus soutenir cette construction si le GTNO ne prenait pas en main la gestion de ce projet. « Les prêteurs ont nécessairement eu peur de quelque chose, et je voudrais vraiment comprendre ce qui les a fait changer d’avis », lance-t-il, faisant référence au fait qu’au mois de février, le gouvernement avait demandé aux députés d’accepter une avance de fonds de 15 millions de dollars pour que les prêteurs soient rassurés et poursuivent leur financement.
Le ministre des Transports a quant à lui affirmé en Chambre ne pas savoir ce qui a refroidi les bailleurs de fonds, car d’après lui, c’était une question de plan d’architecture qui posait problème et que celle-ci avait été réglée avant la fin du mois de janvier. Au cours des derniers jours de ces travaux parlementaires, le député de Kam Lake veut aussi connaître les ententes qui lient le GTNO avec la compagnie Ruskin, puisque la construction du reste du pont a été accordée à cet entrepreneur principal encore une fois sans appel d’offres. Il affirme qu’un appel d’offres pour ce contrat rassurerait l’opinion publique en s’assurant que le GTNO fait affaire avec la compagnie la plus compétitive.