Le gouvernement fédéral et le gouvernement des TNO ont émis une réponse provisoire au rapport de la Commission d’examen conjoint du Projet gazier du Mackenzie.
Dix recommandations sur les 115 que les membres de la Commission d’examen conjoint (CEC) du Projet gazier du Mackenzie ont adressées aux gouvernements fédéral et territorial seront acceptées dans leur intégrité. C’est ce que révèle un communiqué de presse d’Environnement Canada annonçant la diffusion, le lundi 17 mai, d’une réponse officielle, mais incomplète, au rapport présenté le 31 décembre 2009 par la CEC.
Les deux gouvernements ne se sont pas exprimés sur les 61 autres recommandations destinées à l’Office national de l’énergie et au gouvernement albertain.
Sur les 115 recommandations, les gouvernements disent accepter l’idée de 77 d’entre elles, sans toutefois pouvoir les accorder si leur libellé n’est pas modifié. Finalement, ce seront 28 recommandations que les gouvernements rejetteront d’emblée, statuant que 21 d’entre elles sont à l’extérieur de la portée du mandat fixée pour la CEC. L’une des raisons avancées par le ministère de l’Environnement pour le fait que le gouvernement du Canada n’accepte pas directement certaines recommandations est que de « grosses sommes d’argent » soient exigées pour mettre en œuvre ces recommandations. Les délais déjà annoncés par les promoteurs du pipeline ont refroidi l’élan du gouvernement canadien, qui considère qu’« il est prématuré d’engager des fonds pour la mise en œuvre de ces recommandations » préférant voir se concrétiser le Projet gazier du Mackenzie avant de s’engager sur des financements qui s’étalent sur plusieurs exercices financiers.
Vers la prospérité à la débâcle
Pour les environnementalistes tels que le groupe Sierra Club du Canada, cette réponse provisoire fait honte au processus de consultation entrepris par la CEC. « Le gouvernement du Canada vient juste de lancer par la fenêtre cinq années de travail, de consultations auxquelles ont bien voulu prendre part les résidents des TNO, autant que les autorités régionales et les promoteurs de ce projet », de dire John Bennett, le directeur général du Sierra Club. Ce dernier ajoute que le gouvernement à Ottawa dit promouvoir le développement durable, mais n’est pas capable d’appuyer les étapes qui pourraient faire de l’un des plus gros projets d’infrastructure au Canada un projet bénéfique économiquement et socialement, tout en respectant l’environnement. Il prévoit, pour les résidents du Nord, un autre boom économique suivi d’une récession, un schéma que les Ténois ne connaissent que trop bien.
La réponse provisoire des gouvernements a été élaborée dans le but de pouvoir discuter avec les groupes autochtones concernés par ce pipeline de 1 220 kilomètres. Selon le porte-parole du consortium pétrolier, Pius Rolheiser, de l’Impériale, cette étape était attendue et les promoteurs se réjouissent que « le gouvernement respecte ses engagements en produisant ce document qui sera la base des discussions avec les communautés le long du tracé de ce projet ». Les promoteurs disent ne pas s’attendre à voir ce document avant que les gouvernements publient leur réponse finale.
Dans les documents qui accompagnaient l’annonce de cette réponse, aucune mention n’a été faite sur la nature des recommandations acceptées ou rejetées. La date de publication de la réponse définitive du gouvernement, alimentée par les consultations avec les groupes autochtones et discutée avec la CEC n’a pas été avancée.
Environnement Canada n’a pas pu répondre aux questions de L’Aquilon avant la mise sous presse.