Les Territoires du Nord-Ouest organisent leur première Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne.
À l’issue de la 15e Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne, qui s’est déroulée les 22 et 23 juin, à Yellowknife, le ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation des Territoires du Nord-Ouest s’est dit heureux de pouvoir partager l’expertise de ses homologues canadiens et de « faire partie de l’équipe ». M. Lafferty a souligné qu’en tant que territoire hôte de cette rencontre annuelle, les TNO avaient vraiment réussi à démontrer qu’ils étaient différents des autres provinces et territoires canadiens. « Je pense que tout repose sur le chemin d’apprentissage. [Les TNO] aimeraient apprendre des autres provinces et territoires canadiens, de leurs communautés francophones, mais aussi de notre propre culture et de nos langues », a-t-il mentionné en conférence de presse.
Cette déclaration concorde précisément avec les liens que cette conférence a tenu à démontrer entre les efforts déployés par les treize ministres responsables de la francophonie pour le développement de la langue française et ceux des peuples autochtones des territoires quant à la promotion et à la protection de leurs langues.
Shelly Glover, qui coprésidait cette conférence, a affirmé que les ministres et leurs représentants ont marqué « la nécessité de travailler ensemble, de collaborer comme gouvernement territorial, provincial et gouvernement du Canada, pour promouvoir la francophonie ». Ravie par la présentation que l’anthropologue Serge Bouchard a faite en début de rencontre, la députée de Saint-Boniface et Secrétaire Parlementaire aux langues officielles a évoqué combien il était important que l’histoire rapportant les liens entre francophones et Autochtones soit transmise aux Canadiens.
Plus concrètement, le ministre des Langues du Nunavut, Louis Tapardjuk, a confié en entrevue que la plupart des Nunavummiuts reconnaissent l’implication des francophones dans les premières étapes du développement du territoire, entre autres sur l’île de Baffin. « Louis, par exemple, est un nom français, explique le ministre. Notre peuple utilise de nombreuses autres références à la langue française. En retour, les francophones du Nunavut soutiennent activement les langues inuites, car ils comprennent cette situation qu’ils ont également vécue. »
L’immigration, une cible pour tous
Durant leurs pourparlers, les ministres se sont également engagés à amplifier l’immigration francophone au pays. Reconnue pour stimuler l’épanouissement de la francophonie canadienne, l’immigration sera appuyée par des initiatives de coopération intergouvernementale, toujours dans l’optique d’un partage d’expertises et d’expériences. Sylvie Lachance, secrétaire adjointe à la francophonie canadienne pour le gouvernement québécois, avance que l’immigration est un enjeu majeur pour toutes les provinces et tous les territoires, y compris le Québec.
« Au niveau du recrutement, on est tous en compétition et en concurrence les uns les autres. Nous sommes prêts, toutefois, à travailler et à échanger nos expertises en matière d’accueil, d’intégration et de rétention. Mais nous voulons aussi apprendre ce qu’il se fait dans les autres communautés. » L’immigration secondaire est aussi importante, selon elle, c’est-à-dire ces personnes qui immigrent dans une province et qui déménagent dans une autre quelques années après. L’essentiel, rappelle-t-elle, pourtant, c’est d’aller les chercher et de les amener au Canada.
À Yellowknife, les ministres se sont également penchés sur le bilan des Jeux olympiques et paralympiques en matière de promotion du français et en sont venus à la conclusion que les communautés francophones profiteront longtemps des bienfaits de ces deux événements. « Les communautés en situation minoritaire à proximité des sites ont récolté beaucoup de bénéfices, explique Shelly Glover, tels que la signalisation bilingue et l’emphase sur la dualité linguistique. » La coprésidente de cette conférence ministérielle indique que les ministres veulent partager les pratiques exemplaires qui ont mené au succès du bilinguisme pendant les Jeux avec les provinces et les territoires pour qu’elles se répercutent sur d’autres événements d’envergure.