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le Vendredi 10 septembre 2010 10:43 Politique

Politique fédérale Yellowknife pour achever son tour du Canada

Politique fédérale Yellowknife pour achever son tour du Canada
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 Un tour du Canada sans visiter le Nord serait tel un travail inachevé. M. Ignatieff s’est assuré d’avoir rencontré des gens de partout durant sa tournée estivale.

En visitant Yellowknife ce mercredi 8 septembre, le chef du Parti libéral du Canada a conclu son tour du pays auquel il s’est attelé durant l’été 2010. Michael Ignatieff clame qu’il a serré plus de 13 000 mains, prononcé 130 discours et embrassé d’innombrables bébés. « Il est revenu dans le Nord pour écouter les résidents, et non pour nous dicter ce qu’Ottawa devrait faire dans le Nord », a déclaré Joe Handley, qui a présenté M. Ignatieff à l’audience réunie au Northern Frontier Visitors Centre, le centre d’information touristique de Yellowknife.

Alors que l’an dernier, il s’était déjà entretenu avec de nombreux résidents du Nord, Michael Ignatieff a uniquement pointé du doigt le Parti conservateur pour souligner ce qui avait changé depuis sa dernière visite. « Je crois qu’il y a beaucoup plus de désillusion envers le gouvernement de Stephen Harper. Cela veut dire qu’il y a eu beaucoup de promesses envers le Nord, mais qu’ils n’ont pas livré la marchandise. Ce gouvernement est de droite et non plus conservateur, c’est beaucoup plus idéologique : sur le recensement ou l’achat des avions de chasse par exemple. »

Lors de son allocution, le chef du Parti libéral a vanté que le Nord n’était pas un décor pour des séances de photos, mais que le Nord était composé de personnes, de collectivités et d’histoire. D’ailleurs, plusieurs individus se sont présentés à cette rencontre informelle avec Michael Ignatieff pour lui poser des questions et discuter brièvement avec lui. Brandissant une banderole ordonnant que des actions sur le changement climatique soient prises dès maintenant, un groupe de citoyens voulait exprimer l’importance de ce dossier pour le Nord. Doug Ritchie, qui s’est présenté comme résident du Nord, a confié qu’il était important que les chefs politiques du Canada comprennent que c’est un grave problème. Selon ce citoyen, la position des différents partis fédéraux n’est pas claire. « Ils aiment les idées floues, mais ne veulent pas appuyer des politiques qui s’occuperont véritablement du problème », souligne celui qui considère la taxe sur le carbone comme l’action la plus importante qu’il faudrait entreprendre aujourd’hui. Planifié ou non, il reste que l’allocution de M. Ignatieff a abordé le sujet du climat nordique, en avouant tout d’abord qu’il avait trouvé très étrange de pouvoir se dandiner en chemise à manches courtes à Iqaluit, où régnait une température de 26 degrés. « Nous devons être les responsables de ce réfrigérateur mondial [l’Arctique], image Michael Ignatieff. Nous devons montrer comment nous utilisons la souveraineté pour développer nos collectivités qui déploieront nos habiletés de gérance. Nous devons travailler avec tous les autres joueurs circumpolaires et retrouver notre leadership sur l’adaptation au changement climatique que nous affrontons déjà. »

Mark Bogan, qui œuvre avec le Conseil de l’égalité parentale du Canada, a quant à lui présenté ses interrogations sur la direction que prendront les libéraux concernant le droit égal des parents dans le cas d’un divorce. « En ce moment, les enfants n’ont pas de droits, ils n’ont aucune voix avant 16 ans. Le régime est biaisé le plus souvent contre le père ou le parent qui n’a pas la garde en général », explique M. Bogan.

Un représentant de la francophonie ténoise, Francis Lemieux, directeur général de la Fédération franco-ténoise, a lui aussi profité de l’occasion pour soulever ses préoccupations quant au financement des organismes francophones en milieu minoritaire ainsi que leur manque d’infrastructures adéquates. Des faits que le chef du Parti libéral a dit vouloir étudier par le biais d’un membre de son équipe à Ottawa.

En conférence de presse, Michael Ignatieff, entouré du député Todd Russell (Labrador), du candidat libéral aux TNO Joe Handley, et du député Larry Bagnell (Yukon), a déclaré que le Parti libéral souhaitait que l’Office national de l’énergie (ONB) approuve le projet gazier du Mackenzie. « En étant hier à Inuvik et aujourd’hui à Yellowknife, c’est évident qu’il y a un fort soutien au pipeline en tant que stimulus économique de la région du Mackenzie, du delta du Mackenzie et du reste des TNO. Alors, nous espérons franchement que l’ONB appuie sur le bouton vert. De plus, je pense que c’est très important que le gouvernement soit un acteur dans ce projet, entre autres pour l’investissement dans l’infrastructure et la formation. […] Nous disons oui au développement des ressources, et nous disons oui à ce projet à condition que l’ONB l’approuve. Et nous disons qu’il faut s’assurer que toutes les collectivités dans le Nord puissent en bénéficier », a commenté M. Ignatieff.