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le Jeudi 17 février 2011 19:18 Francophonie

Langues officielles De la grande visite

Langues officielles De la grande visite
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Première tournée nordique pour le Comité permanent des langues officielles.

C’était la première fois que le Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes (LANG) se déplaçait dans le Nord. Après Whitehorse, le lundi 7 février, neuf députés fédéraux des quatre partis politiques représentés à Ottawa ont siégé à Yellowknife, le mercredi 9 février dernier, pour entendre les différents acteurs impliqués dans le développement de la francophonie ténoise. Ainsi, plusieurs personnes ont parlé devant le Comité, dont Mme Sarah Jerome, la commissaire aux langues officielles des TNO; M. Jackson Lafferty, le ministre responsable des langues officielles; plusieurs personnes impliquées dans la communauté francophone, tels que le président de la Fédération franco-ténoise (FFT), M. Richard Létourneau, la présidente de la Commission scolaire francophone, Mme Suzette Montreuil, ou le président du Conseil de développement économique des TNO (CDÉTNO), M. Jean-François Pitre. En tout, ce sont 10 francophones qui ont livré une présentation à cette première visite du Comité permanent, et ce sont 16 membres de la communauté qui ont répondu aux questions subséquentes des parlementaires.

Vraisemblablement, la communauté francophone a profité de cette tribune pour informer ces neuf députés de l’est du pays (Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick) de la réalité dans laquelle évoluent les différents organismes et individus franco-ténois. Richard Létourneau explique en entrevue que la FFT et plusieurs de ses organismes affiliés avaient présenté leurs doléances en fonction de leurs chevaux de bataille respectifs et de leurs propres réalités locales. « Pour la FFT, nous avons mis l’accent sur les espaces communautaires exigus et la prestation des services en français. Nous avons également présenté différents projets en lien avec jeunesse, l’immigration et la santé, et nous avons parlé du développement du Collège des TNO, en soulevant le dossier des subventions fédérales », relate M. Létourneau.  Ce dernier avance que le Comité, qui ne sort que très peu d’Ottawa, vient mettre l’épaule à la roue en ce qui concerne les agissements du gouvernement territorial. « Pour nous, c’est un symbole important, ça veut dire que les yeux sont tournés vers le Nord et que nos agissements et ceux des gouvernements sont épiés », dit-il, en ajoutant que l’essentiel du budget des TNO provenait du fédéral et que symboliquement, ils aimaient voir le travail effectué pour les responsabilités qu’ils ont transférées.

« Nous avons également mis les choses au clair par rapport aux neuf autres langues officielles des TNO. Nous n’avons jamais attaqué les droits des langues autochtones. Nous reconnaissons que le GTNO se doit d’être juste par rapport aux 11 langues tout en considérant que ce n’est pas la même demande », convient le président de la FFT, expliquant que les besoins de certaines langues autochtones sont de l’ordre de la survivance alors que la francophonie négocie pour une prestation de service.

Le gouvernement des TNO admet, par l’entremise de M. Dan Daniels, le sous-ministre de l’Éducation, que dans son allocution, le ministre Lafferty avait mis en valeur sa responsabilité envers les 11 langues officielles des TNO. « La visite du Comité était une bonne occasion pour leur faire prendre conscience de notre situation et de nos stratégies envers toutes nos langues officielles. Même si le travail du Comité se concentrait sur le français. » Toutefois, il a été reconnu de tout bord, que les rapprochements entre le GTNO et la FFT étaient positifs et que la coopération était de mise.
Jean-François Pitre, du CDÉTNO, remarque comme les autres que la visite du Comité dans le Nord a été bénéfique et qu’elle a permis de faire connaître la réalité du Nord : « Nos 11 langues officielles, pas deux, nos distances énormes, nos différences de développement économique : on n’a pas d’agriculture, mais plus des services, du minier, on a un roulement [important], et ce n’était pas tout le temps facile ». Si le GTNO n’a pas manqué de mentionner les différents partenariats qu’il partage avec la communauté économique francophone, M. Pitre nuance que la situation n’était pas idéale, mais que les choses s’améliorent. « On travaille à avoir des solutions à court terme et à long terme. On a des contrats avec les deux gouvernements. C’est évident qu’on aimerait en avoir plus, mais on essaye de trouver des solutions pour faire d’autres choses. On a créé un programme pour financer des activités plus récurrentes. Mais ça n’arrive jamais du jour au lendemain ces ententes-là! On suggère certaines choses, il faut voir si ça va fonctionner ou non. »

Pour la communauté de Hay River, c’est le président et le vice-président de l’Association franco-culturelle de Hay River qui se sont déplacés devant le Comité. C’est l’absence de garderie francophone et le peu d’épanouissement possible de la communauté francophone qui a été mis de l’avant. En entrevue, Simon Lepage rappelle qu’en dehors des activités pour les jeunes d’âge scolaire et dans le cadre du scolaire, il n’y a pas grand-chose pour les stimuler par rapport à la francophonie. Selon lui, il était important de présenter ses requêtes au Comité, car, dit-il : « Les absents ont toujours tort. C’est pour cela que nous sommes allés, même si je ne sais pas ce qui va en sortir ».