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le Jeudi 17 mars 2011 18:38 Économie

Énergie Non au projet Con

Énergie Non au projet Con
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Les Yellowknifiens se sont prononcés contre le projet énergique communautaire de la mine Con.

Par voie de référendum comptabilisant un taux de participation de 35 pour cent, les résidents de la capitale ténoise, pourtant lauréate des Prix des collectivités durables 2011 pour son plan d’aménagement fondé sur la « croissance intelligente », ont refusé à l’administration municipale de Yellowknife d’emprunter la somme de 49 millions de dollars afin de poursuivre son projet énergétique de la mine Con.

Avec 1362 « non » et 997 « oui », les résidents de Yellowknife n’ont pas accordé leur confiance à l’administration de la ville. Mais pour cette dernière, le fait que 35 % des électeurs se soient déplacés pour émettre leur opinion est une victoire en soi. Dans le communiqué qui présentait les résultats du vote du 14 mars dernier, il est souligné que la forte participation des résidents à ce débat sain est une source de réjouissance pour le maire. Cela est plutôt une consolation, puisque Gordon Van Tighem se dit très déçu du résultat du vote. « Le résultat est frustrant. Nous avons tenté, durant plusieurs mois, de fournir de l’information complète à la collectivité, et pourtant, jusqu’à la dernière minute, des personnes se sont dites mal informées ou ont déclaré ne pas comprendre ce projet. » Le maire assure toutefois que ce n’était pas un projet compliqué : « Nous avons des chaudières à granules à travers la collectivité, des conduits d’eau sous la collectivité et la seule chose que fait ce projet, c’est de raccorder les deux ensemble », simplifie-t-il rapidement. Le maire analyse également que le montant de 49 millions de dollars a pu effrayer quelques citoyens et jette son dévolu sur le projet du pont de Deh Cho, statuant que la comparaison avec ce partenariat public-privé a fait peur à plusieurs personnes. « Ce n’est pas le pont. Il n’y a eu aucune consultation pour le pont. Il n’y avait pas de plafond [monétaire], ni de référendum. [Pour le projet de la mine Con] il y a eu un référendum et un montant maximal que nous aurions pu utiliser. »

Division

En entrevue, le maire Van Tighem rapporte un fait intéressant non publié sur le site Internet de la ville sensé refléter les résultats du référendum. « Si l’on avait uniquement comptabilisé les votes enregistrés à l’hôtel de ville (regroupant les circonscriptions de Weledeh, YK Centre et Great Slave), le « oui » l’aurait remporté. Ce sont les votes provenant du reste de la ville (les quartiers résidentiels, commerciaux et industriels) qui se sont opposés au projet », révèle-t-il. Selon le maire, ces résultats identifient également un des problèmes soulevés durant la campagne référendaire auquel la ville n’a vraisemblablement pas réussi à répondre : « Nous parlons de 49 millions de dollars, et si j’habite [en dehors du centre-ville] et que l’énergie est dirigée vers le centre-ville, comment vais-je en bénéficier ? ».

La députée territoriale de la circonscription Frame Lake à Yellowknife, Wendy Bisaro, condamne ce refus et le qualifie de « recul inutile ». Elle déclare que le projet devait commencer quelque part et que l’endroit le plus approprié était sans le moindre d’un doute le centre-ville. Elle assure que dès que le système aurait été en place, les projets pour l’étendre à d’autres parties de la ville auraient afflué. Diplomate, elle dit toutefois comprendre que certains électeurs n’aient pas voulu soutenir un projet qui n’allait pas leur rapporter directement.       

Avec ce refus, il reste deux options à la ville de Yellowknife : se tourner vers les quatre entreprises qui ont exprimé leur intérêt au projet proposé dernièrement et de les laisser le mettre en œuvre elles-mêmes, ou bien d’enfouir ce projet de géothermie au fin fond des galeries de la défunte mine d’or Con.

Pour les partisans de la campagne « Yes, we CON », ce refus veut dire que la ville de Yellowknife voit 14,1 millions de dollars provenant du gouvernement fédéral lui glisser entre les doigts. Si la ville avait réussi à démontrer sa capacité d’investir dans le projet, cette somme aurait pu lui être versée avant le 31 mars prochain. Sans cet emprunt de 49 millions, c’est une chose maintenant irréalisable pour la capitale ténoise.