L’eau, la qualité de l’air et les emballages de biens de consommation étaient au centre des discussions lors de la réunion du Conseil des ministres de l’environnement (CCME) le mardi 28 juin, à Yellowknife.
Les ministres de l’environnement fédéral, provinciaux et territoriaux ont réitéré leur désir de travailler de concert afin de prendre des mesures collectives face aux différents dossiers environnementaux. Le ministre de l’Environnement et des Ressources naturelles des Territoires du Nord-Ouest, J. Michael Miltenberger, agissait à titre de président lors de cette rencontre.
L’eau : une ressource commune
Les récentes inondations survenues dans plusieurs régions du Canada, les débits en baisse dans plusieurs rivières et les bas niveaux d’eau observés dans les Grands Lacs et le Grand lac des Esclaves ont mis en évidence l’impact des décisions relatives à la gestion de l’eau. Les ministres concernés ont entre autres discuté des effets des sables bitumineux dans les eaux ténoises situées en aval. Plusieurs groupes environnementaux dont le World Wildlife Fund ont exprimé leurs craintes face à un éventuel manque d’eau dans la rivière Athabasca à la hauteur des TNO. Des études faisant état de niveaux de contaminants élevés dans la rivière des Esclaves et dans la rivière Athabaska ont aussi provoqué une certaine inquiétude. « Nous allons négocier des ententes intergouvernementales concernant la gestion intégrée des bassins versants, a assuré le ministre Miltenberger. Des ententes avec l’Alberta et avec la Colombie-Britannique devraient voir le jour dans les prochains mois. »
De plus, le CCME a réitéré son engagement à faire avancer son Plan d’action de l’eau, approuvé en 2010. Ce plan consiste à l’établissement de normes et de lignes directrices contribuant ainsi à assurer, de façon durable, la gestion, la protection, la remise en état et la conservation des eaux au Canada. Le Plan d’action de l’eau a entre autres pour but de travailler à la protection des écosystèmes aquatiques, à la conservation de l’eau, à l’amélioration de la gestion en ce qui touche à la qualité et à la quantité d’eau, à une atténuation des impacts dus aux changements climatiques et enfin, à une connaissance approfondie sur l’état des ressources en eau au Canada. « Nous sommes déterminés à unir nos efforts dans ce dossier en tant que gestionnaires de cette ressource précieuse et commune à tous, » a indiqué le ministre Miltenberger.
Gaz à effet de serre : des avis partagés
Bien que le développement du système de gestion de la qualité de l’air satisfasse les ministres, ils ne s’entendent pas nécessairement sur les cibles de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Le gouvernement fédéral s’est engagé à réduire ses émissions totales de gaz à effet de serre de 17 % d’ici 2020 par rapport aux niveaux de 2005, un programme similaire à celui des États-Unis. Toutefois, plusieurs provinces ont décidé de mettre en place des stratégies comme une taxe sur le carbone ou un système de plafonnement et échange afin d’atteindre des cibles plus importantes.
C’est d’ailleurs le cas de la Colombie-Britannique, qui demande au gouvernement fédéral une plus grande flexibilité afin de reconnaître les efforts des provinces qui désirent en faire plus. « Nos cibles sont une réduction des émissions de gaz de 33 % d’ici 2020 et de 80 % d’ici 2050 », indique le ministre responsable de l’environnement de la Colombie-Britannique, Terry Lake. D’autres, comme le ministre responsable de l’environnement de l’Île-du-Prince-Édouard, Richard E. Brown, sont plutôt d’avis qu’il est plus important pour l’instant d’être concurrentiel sur le plan économique. « Je pense qu’une approche nord-américaine est la meilleure solution », ajoute-t-il.
Une taxe sur le carbone est l’une des options présentement à l’étude aux TNO afin de réduire les émissions de CO2. Le ministre Miltenberger a indiqué qu’aucune discussion sur ce sujet n’a eu lieu lors de la réunion du CCME. Il précise que toute prise de décision à ce sujet sera effectuée par le prochain gouvernement.
Emballages : une approche nationale est nécessaire
La CCME a conclu que la réduction des emballages des biens de consommation est un enjeu qui nécessite une approche pancanadienne. Pour se faire, la CCME s’appuiera sur les initiatives existantes des gouvernements et de l’industrie au Canada. Un groupe de travail industrie-gouvernement secondera l’élaboration de cette approche qui sera examinée au printemps.