Le gouvernement des TNO met finalement en place un soutien financier et administratif afin de développer l’économie du film aux TNO.
Avec une simple façade Internet, les Territoires du Nord-Ouest semblaient être l’une des dernières contrées sans soutien financier attribué à l’industrie du film. Le gouvernement vient de mettre un terme à cette lacune économique en décidant d’allouer un montant de 100 000 dollars par année aux projets mis en œuvre par les Ténois tout en restructurant ses ressources au sein de son bureau du film.
Selon Terry Woolf, qui se fie à un rapport du gouvernement, l’industrie du film et des médias rapporte près de 9 millions de dollars aux Territoires du Nord-Ouest. « C’est plus que l’industrie de la fourrure », compare le réalisateur, cadreur, technicien, producteur en activité aux TNO depuis les 33 dernières années.
« Le financement est un très bon premier pas », commente Terry Woolf, qui se réjouit qu’en plus de ce nouveau financement annuel, le gouvernement ait officialisé un poste fantôme : celui de commissaire associé à l’industrie du Film.
Occupé désormais par Camilla MacEachern, jeune femme dynamique qui a grandi aux Territoires et qui connaît plusieurs des intervenants de ce milieu, le poste de commissaire associé et son mandat ne sont pas encore totalement définis. Mais selon Mme MacEachern, « tout est possible » quant à ses nouvelles fonctions : « Il y a une forte industrie ici en terme d’intervenants et il y a beaucoup d’intérêt pour les Territoires du Nord-Ouest comme destination de tournage. Il y a beaucoup de projets qui prennent place sous nos latitudes et l’industrie locale est impliquée dans ces projets. Ce poste peut se concentrer sur ce secteur, attirer des entreprises à venir tourner dans le Nord, ce qui sera avantageux pour notre industrie locale.
Avec la récente restructuration, le bureau du film a désormais un commissaire du film et deux commissaires associés. Je suis l’un des deux commissaires associés et mon poste est entièrement consacré aux films. L’autre assurera la suppléance ou travaillera avec moi sur des projets de grande envergure. Le commissaire va superviser les politiques et la ligne de conduite de notre travail », explique celle qui sera la ressource gouvernementale de première ligne pour l’industrie du film et des arts médiatiques.
Pas seulement les films
Ce secteur de l’économie étant tellement innovant, le gouvernement a bien compris que les films eux-mêmes ne faisaient pas le tour de toutes les occasions cinématographiques, télévisuelles, électroniques ou audio réalisables avec un ours polaire sur toile de fond. Ainsi, le bureau du film comprend les arts médiatiques dans son champ de manœuvre selon cette définition lue par Mme MacEachern : l’intégration des technologies émergentes des médias, comme les textes, les graphiques, l’audio, la vidéo, l’animation et l’interactivité présentés sous divers supports comme les sites Internet, CD-ROM, DVD ou d’autres supports digitaux.
Ainsi, le nouveau financement annuel de 100 000 dollars qui est venu avec la restructuration du bureau alloue aux entrepreneurs ténois une aide financière pour leurs projets commerciaux. Ces subventions se distinguent donc des bourses attribuées aux artistes par le Conseil des arts des TNO et s’ajoutent au 5000 $ disponible pour les quelques projets qui arrivaient à passer outre les paperasseries gouvernementales du ministère de l’Industrie. Elles se retrouvent enchâssées dans le programme d’appui aux entrepreneurs et au développement économique (PAEDE) et sont donc spécifiquement accessibles aux entrepreneurs ténois qui veulent se développer dans ce secteur de l’industrie.
Pour Jay Bulckaert, cette approche coule de source. « Le gouvernement a fait un excellent effort de consultation et a respecté l’évolution de l’industrie. Nous nous appelons encore des cinéastes, mais nous sommes finalement des vidéastes. Il y a maintenant plus d’occasions de faire des vidéos, pour toutes sortes de médias, que des films dont les budgets dépassent les 500 000 dollars », exprime le réalisateur ténois.
Un automne très attendu
Le début de l’hiver aux TNO verra le premier fruit de cette nouvelle approche gouvernementale, avec le début du tournage d’Arctic Air. Cette nouvelle série télévisuelle commandée par la chaîne CBC portera sur le petit écran les aventures d’une entreprise aérienne septentrionale, dont le hangar principal est situé à Yellowknife. La commissaire associée dit avoir travaillé intensément sur ce projet depuis qu’elle est en poste afin de faciliter la venue de toute l’équipe : permis avec la ville, chambres d’hôtel, services de traiteurs, main-d’œuvre, techniciens et autres. « La majorité des scènes seront produites en Colombie-Britannique, mais beaucoup de scènes extérieures seront tournées ici, à Yellowknife. C’est un projet très excitant, car plusieurs des intervenants locaux vont aussi en profiter. »