Le gouvernement fédéral a déposé son budget alors que le ministre des Finances, Jim Flaherty, a annoncé des compressions importantes de 5,2 milliards dans les dépenses du gouvernement.
Le Parti conservateur du Canada avait été clair au sujet de son budget : il y aurait plusieurs compressions.
Le premier ministre Stephen Harper avait fait savoir avant le dépôt du budget que le gouvernement se devait de redresser la situation économique et qu’il fallait s’attendre à ce que plusieurs postes et programmes en souffrent.
Fidèle à ses habitudes, Stephen Harper a tenu ses promesses puisque le ministre des Finances Jim Flaherty a annoncé des compressions de 5,2 milliards $ d’ici 2015.
Le gouvernement fédéral prévoit aussi un déficit d’un peu plus d’un milliard $ en 2014-2015 et espère pouvoir rétablir un certain équilibre en sabrant les dépenses.
Cela implique aussi que plusieurs postes seront supprimés ou ne seront pas renouvelés, puisque les conservateurs ont estimé qu’ils supprimeront 19 200 emplois au sein de la fonction publique durant les trois prochaines années.
Sécurité de la vieillesse
Un point clé du budget 2012-2013 du gouvernement fédéral est son initiative qui vise à faire passer l’âge de sécurité de la retraite de 65 à 67 ans d’ici 2023.
Toutefois, cette nouvelle réglementation ne touchera pas les personnes âgées de 54 ans et plus en date du 31 mars 2012.
Le gouvernement justifie cette mesure par le fait qu’il estime que le nombre de personnes en âge de travailler pour chaque aîné passera de quatre à deux d’ici 2030. En 1990, on comptait cinq personnes en âge de travailler pour chaque aîné.
Ainsi, la population se veut donc vieillissante et le gouvernement devra hausser son financement pour la Sécurité de la vieillesse qui offre une aide au revenu à la plupart des Canadiens âgés de 65 ans et plus.
L’âge de la retraite pour les fonctionnaires sera aussi changé, passant de 60 à 65 ans, mais seulement pour ceux engagés à partir de l’année 2013.
Financement et compressions pour les Autochtones
Les Autochtones se sont aussi retrouvés au cœur du budget conservateur puisqu’ils profiteront de plusieurs injections d’argent.
Le gouvernement fédéral a annoncé des investissements de 275 millions $ sur trois ans dans le système d’éducation des Premières Nations.
Cet investissement se divise en deux parties, soit 100 millions pour des programmes éducatifs et 175 millions pour la construction et la rénovation d’écoles dans les réserves.
Ce n’est toutefois pas plus qu’un bon départ, puisque le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Shawn Atleo, avait exigé 500 millions au fédéral.
Cela s’explique du fait que les conservateurs ont aussi annoncé des investissements d’un peu plus de 330 millions sur deux ans dans les infrastructures des réserves, notamment pour la qualité de l’eau.
Quelques autres dépenses sont envisagées, dont près de 12 millions dès cette année dans le prolongement d’un programme de prévention de la violence familiale dans les communautés autochtones, 34 millions pour appuyer les entreprises de pêche et 27 millions sur deux ans dans une stratégie liée à l’emploi et la formation pour aider les Autochtones en milieu urbain.
Mais, considérant que le budget 2012-2013 vise à réduire les dépenses gouvernementales, cet argent investi devra l’être au détriment d’un autre programme et ce sont les Affaires autochtones qui vont en souffrir.
Le financement attribué aux Affaires autochtones sera amputé de 2 %, ce qui équivaut à environ 165 millions $ sur trois ans.
La Société Radio-Canada/CBC est encore ciblée
De nouveau, le Parti conservateur a décidé de s’attaquer à la chaine nationale de télévision et de radio Radio-Canada et son homologue anglais CBC.
Durant les trois prochaines années, la chaine publique verra son budget réduit de 10 % pour un total de 115 millions $.
Dès cette année, Radio-Canada touchera 28 millions de moins et l’an prochain, ces réductions seront augmentées de 42 millions supplémentaires.
Il faut s’attendre à ce que plusieurs rencontres aient lieu au sein de Radio-Canada dans les prochaines années pour déterminer quelles sections passeront sous le couperet.
Le Syndicat des communications de Radio-Canada évaluait la semaine dernière que ces coupes budgétaires entraineraient plus de 700 mises à pied.
La direction a aussi signalé qu’elle préférait des compressions en bloc à une répartition égale dans ses composantes, ce qui tend à dire que des sections complètes de la chaine nationale pourraient disparaitre des ondes.
Radio-Canada a déjà annoncé une transformation de son réseau Radio-Canada International, qui se traduira par une fin de la transmission par ondes courtes et par satellite afin de concentrer sa diffusion sur le Web.
Fin du programme Katimavik
Le Parti conservateur a annoncé qu’il cesserait de subventionner le programme Katimavik. Ce programme pour les jeunes âgés de 17 à 21 ans œuvrait dans des centaines de collectivités du Canada depuis plus de 35 ans.
Katimavik entamait la troisième année de son contrat de trois ans d’une valeur de 45 millions $ avec le gouvernement fédéral.
Dans les faits, le gouvernement devait encore investir 14 millions au programme d’ici le 31 mars 2013.
Toutefois, Katimavik a affirmé que le programme cessera ses activités en juillet et que les projets qui devaient débuter après cette date seront annulés.
Le gouvernement fédéral a décidé que les fonds qu’il attribuait au programme bénévole seraient plutôt investis dans les YMCA et dans Patrimoine Canada.
Depuis la décision, au moins sept pages sur le site de réseautage Facebook se sont ouvertes avec pour but de sauver Katimavik. Le programme invite aussi ses anciens participants à livrer un témoignage au gouvernement.
Bye bye cenne noire
Cela faisait longtemps que le sujet revenait sur la table : à quand la fin de la pièce noire d’un sou.
C’est maintenant chose faite puisque les conservateurs ont annoncé avec le dépôt du budget que la pièce d’un cent cesserait d’être produite à l’automne 2012.
À cause de l’inflation, son pouvoir d’achat a diminué grandement au point où sa valeur actuelle représente aujourd’hui près du vingtième de sa valeur de départ.
Le gouvernement devait débourser 1,6 cent pour chaque pièce d’un sou produite, ce qui équivalait à 11 millions $ par année de plus pour mettre ces pièces en circulation.
La pièce de monnaie conservera toutefois sa valeur durant une période limitée et les gens pourront encore l’utiliser pour faire des paiements.
Le gouvernement encourage tout de même les gens à échanger leurs sous à leur institution financière ou à en faire don à des organismes de bienfaisance.