Les organismes francophones profitent de deux présentations pour mieux connaitre leurs droits linguistiques.
Les membres du réseau élargis de la francophonie ténoise, réunis le samedi 23 février dans l’espace communautaire de l’école Allain St-Cyr à Yellowknife, ont eu l’honneur d’être informés en personne par les gestionnaires du programme d’appui aux droits linguistiques (PADL) et par Benoît Boutin, le directeur du Secrétariat aux Affaires francophones des Territoires du Nord-Ouest. La Fédération franco-ténoise (FFT) a en effet profité de la visite de Geneviève Boudreau et de ses collègues concernant le lancement du Carrefour d’information sur les droits linguistiques constitutionnels pour inviter M. Boutin à expliquer, pour la première fois depuis son dépôt à l’Assemblée législative en octobre 2012, le déroulement de la mise en œuvre du Plan stratégique des communications et des services en français du gouvernement des TNO (GTNO).
Le directeur de la Fédération franco-ténoise justifie ce rapprochement en expliquant que la démarche du Secrétariat aux affaires francophones des TNO découle directement des résultats d’une poursuite juridique qui a duré une décennie. « C’est le fruit d’une intervention devant les cours de justice pour obtenir une interprétation claire et nette des obligations qui incombent au gouvernement territorial sur le plan des communications et des services. » Ainsi, l’assistance a pu organiser un peu mieux ses attentes quant à ses droits linguistiques, car outre la présentation du Carrefour d’information, le PADL a également rappelé à quel niveau gouvernemental devait se rapporter tel ou tel droit linguistique dont les Ténois peuvent se prévaloir. « Je trouvais que les deux présentations se complétaient », a commenté M. Boutin, arguant qu’il y a beaucoup de similarités entre la loi fédérale sur les langues officielles et la loi territoriale sur les langues officielles en ce qui concerne le français.
Deux défis
Alors que le Secrétariat est actuellement en consultation avec la FFT sur de nouveaux règlements pour préciser à quels endroits aux TNO les services en français seront accessibles, M. Boutin avance que l’intérêt des représentants des organismes francophones était au rendez-vous. « Maintenant que [le plan stratégique] est public, explique-t-il, les gens voulaient avoir de l’information pour mieux comprendre le rôle et les responsabilités, non seulement du ministre, mais du Secrétariat, des nouveaux coordonnateurs responsables des services en français et le rôle de chaque ministère. »
Pour les représentants des organismes francophones engagés dans l’élaboration de ce plan, sa mise en place est encore jonchée de nombreux défis. Léo-Paul Provencher, quant à lui, en identifie deux majeurs. « Il y un défi de leur côté, et un autre de notre côté. Il y a le défi au sein de l’appareil gouvernemental, d’intégrer dans sa haute gestion, des plans annuels complets associés à ses obligations. Je ne parle pas de mesures théoriques ou philosophiques, mais bien des plans concrets qui sont attendus pour évaluer le niveau de services qui est rendu, à qui il est rendu ou à quelle fréquence. » Pour le défi de la FFT, qui se présente comme partenaire de l’adoption du Plan mais aussi de la livraison de cette offre de service, M. Provencher évoque qu’une approche d’ouverture à l’ensemble de la population ténoise a clairement été choisie par l’organisation francophone au cours des dernières années. « Les discussions dans le développement du Plan, nous ont amenés à concentrer plus d’énergie et d’efforts pour élargir les collaborations dans plusieurs de nos interventions ». Il remarque que pour les territoires, les organismes francophones ont des projets qui les rapprochent très fréquemment des membres des communautés autres que les communautés strictement francophones. Si ce sont des objectifs visant un mandat qui s’élargit pour changer les choses dans le Nord et au sein de ses communautés, le directeur de la FFT souligne toutefois l’irréductibilité de son premier mandat : servir la communauté francophone.
C’est à partir du 1er avril 2013 que chaque ministère du GTNO va commencer à élaborer un plan précis basé sur le Plan stratégique.