Une conseillère de la ministre des Affaires autochtones et du Nord estime que la préservation de l’Arctique devrait relever des Inuits, par l’entremise d’un réseau d’aires protégées.
Selon un rapport intermédiaire de Mary Simon, qui a été désignée représentante spéciale de la ministre Carolyn Bennett en Arctique, les soins de santé, le logement, l’accès à l’Internet et la prévention du suicide sont des préoccupations plus pressantes que la protection de l’environnement.
Or, la diplomate, journaliste et leader inuit avance qu’une nouvelle approche en matière de préservation de l’Arctique bénéficierait aux collectivités autochtones.
Elle souhaite donner à ces communautés la responsabilité de définir les zones protégées, de même que d’assurer leur gestion et de déterminer les activités qui peuvent y prendre place. Les Inuits devraient également en récolter toute retombée économique, précise Mme Simon.
Chaque zone protégée pourrait être régie différemment, selon les priorités des communautés avoisinantes. Les corridors de transport de marchandises pourraient être définis conformément aux préoccupations locales, notamment en matière de chasse et de protection de la faune.
Mme Simon estime que ce modus operandi s’avérerait plus efficace que celui qui relève actuellement de Parcs Canada.
Le détroit de Lancaster, par exemple, n’a toujours pas acquis le statut d’aire marine protégée, alors que le peuple inuit l’avait réclamé en 1987.
Mary Simon souhaite également accorder davantage de responsabilités aux Rangers canadiens, une unité militaire à majorité autochtone.
Elle soutient que gérer son propre territoire permet de consolider certains liens culturels et de rétablir « la connexion qu’ont les gens avec leur terre natale ».
Elle affirme que la ministre Bennett s’est montrée ouverte à son idée d’aires autochtones protégées, déjà adoptée dans un archipel au nord de Vancouver, de même qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande. Le dépôt du rapport final de Mary Simon est prévu le 31 mars.