Les députés ont réussi à obtenir une légère augmentation au budget du ministre des Finances, Robert C. McLeod, voté le 6 mars.
Le budget du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest 2017-2018 a été adopté avec un montant de 4,8 millions de dollars de plus que le budget initial de février dernier.
Le député de Frame Lake, Kevin O’Reilly, et le député de Nahendeh, Shane Thompson, ont été les seuls des 19 députés à s’être opposés à ce budget. « C’est un bon budget, mais est-ce que c’est assez? Non! La direction que prend ce budget n’est pas la bonne », déclare le député de Frame Lake.
Ces 4,8 millions seront distribués dans les postes budgétaires pour les soins à domicile, les projets de lutte contre la pauvreté et pour les jeunes en détresse, le programme d’encouragement aux activités minières, les routes d’accès aux collectivités, l’industrie de la pêche et le Collège Aurora.
À cela, s’ajoute également les 15,4 millions de dollars convenus initialement pour le programme de prématernelle, la mise en place du service d’urgence 911, le financement pour la lutte contre l’itinérance et le programme d’emploi dans les petites collectivités.
« Mais 20 millions de dollars sur un budget de 1,8 milliards, ce n’est pas tant que ça, soulève O’Reilly. Honnêtement, c’est probablement moins que 2 % ». L’abolition de postes, de programmes et de services en vue d’investir dans la construction de routes dirige le territoire dans la mauvaise direction, selon lui. C’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle il a voté contre le budget.
De son côté, la députée de Yellowknife Centre, Julie Green, a voté en faveur de cette nouvelle mouture budgétaire compte tenu de l’ajout de fonds voués à certaines de ses priorités : les soins à domicile, la stratégie anti-pauvreté, ainsi qu’une révision des programmes d’enseignement et de travail social au Collège Aurora. « Le ministre [des Finances] a annoncé une révision fondamentale du Collège Aurora et ça dressera la table pour connaitre quels programmes demeureront, quels seront ajoutés et ceux qui seront coupés », explique Mme Green.?
Budget pour l’éducation
O’Reilly fait également référence aux programmes du Collège Aurora : « Pourquoi tu permettrais au Collège de couper les programmes d’éducation et de travail social? Ce n’est pas la bonne approche. Maintenant, ils ont annoncé que ces coupes ne seraient pas effectuées immédiatement. Ça ne diffère en rien de l’engagement du ministre : permettre aux étudiants [actuels] de terminer le programme. Ils ne prendront pas de nouveaux élèves. Alors ils vont avoir des professeurs qui sont sous-utilisés et moins de diplômés. Ce qui mènera à dire que le programme ne fonctionne pas et qu’il faut le retirer. C’est ridicule… »
Il explique également que les fonds supplémentaires affectés à la prématernelle ne couvriront pas les coûts des programmes d’intégration scolaire et donc, qu’on ne peut pas dire à ce stade-ci que le programme de prématernelle est financé à 100 % par le GTNO. Les commissions scolaires devront défrayer ces coûts.
Absence de négociation
Le député O’Reilly explique qu’il n’y a pas eu de négociations lors de l’élaboration de ce budget : « Ça a été une série d’ultimatums écrits. Il n’y a pas eu de rencontre face à face pour négocier ».
« Ce n’est pas l’esprit de notre gouvernement de consensus ici », ajoute-t-il.
À ce sujet, Julie Green, a également senti le manque de collaboration de la part du Cabinet.
Elle affirme que sans la détermination et le soutien entre députés, les ajouts au budget n’auraient pas pu être possibles.
Changer de méthode
« On aurait dû avoir une discussion concernant la direction générale du budget, plutôt que de recevoir les budgets de chaque ministère… l’objectif de réduction fiscale avait déjà été décidé », de dire O’Reilly.
Julie Green avance que le gouvernement territorial devrait faire plus de consultations quant à ses stratégies : « Ça nous rendrait davantage alliés qu’ennemis dès le départ ». Elle aimerait voir de nouvelles méthodes pour optimiser la conception du budget. « Nous avons passé six mois sur ce budget et avons passé la plupart du temps à débattre sur ce qui représente moins de 1 % des dépenses totales de ce budget. Le Cabinet doit être plus ouvert pour discuter des enjeux avec les députés au lieu de les chasser de leur chemin. »