Les politiques autochtone, municipale et scolaire font désormais partie de l’école de politique pour femmes.
Une quinzaine de femmes ont participé, du 10 au 11 mars à Yellowknife, à la formation de l’école de politique pour femmes, formation élargie qui touche désormais l’ensemble du corps électif des Territoires du Nord-Ouest.
Les femmes qui se sont rendues aux ateliers gratuits pendant deux jours ont pu bénéficier de l’expérience et des conseils de la ministre des Affaires municipales et communautaires Caroline Cochrane, de la députée de Yellowknife Centre Julie Green et de la conseillère municipale Shauna Morgan.
« Nous essayons de donner les outils aux femmes afin qu’elles sachent dans quoi elles s’engagent, explique Caroline Cochrane. Nous parlons du processus pour se présenter, de la vie d’une élue, de choses auxquelles les gens ne pensent pas souvent comme le porte-à-porte et les collectes de fonds, qui sont une grosse barrière pour les femmes. »
2018, tout n’est pas réglé
L’Aquilon a rencontré deux participantes aux ateliers la première journée. « L’atelier est très utile, je suis très contente, s’est confiée l’adjointe de circonscription du député Shane Thompson, Debra Richards. C’est une occasion de rencontrer d’autres femmes qui partagent leur expérience. La perspective historique des femmes en politique dans les années 1800 et 1900 a été abordée. »
Debra Richards, une Dénée, a manifesté jeune le désir d’aller en politique. Le député de Nahendeh lui a proposé de devenir son assistante. Une simple étape pour la jeune femme qui désire devenir députée.
Les femmes en politique, même en 2018, Debra Richards considère que c’est encore problématique : « Elles manquent de confiance. Il n’y en a pas autant qu’il devrait y en avoir. »
Pour une décision éclairée
L’atelier ne dure que depuis deux heures, mais Aya Burshan se considère satisfaite. Elle apprécie la sagesse et les conseils des politiciennes expérimentées qui sont sur place; elle est particulièrement impressionnée par Caroline Cochrane, qui cumule plusieurs chapeaux au cabinet du gouvernement ténois, étant responsable, outre des Affaires municipales, de la Société d’habitation des Territoires du Nord-Ouest et de la condition de la femme.
L’intérêt d’Aya Burshan ne se limite pas aux politiciennes établies, mais inclut les participantes de l’atelier, qui partagent leurs perspectives et leur enthousiasme. « Je pense que plusieurs d’entre elles veulent du changement, perçoit la jeune femme, qui travaille pour l’Office de l’habitation de Yellowknife. Ce réseau est motivant. »
La jeune femme pense à faire de la politique et voulait savoir ce que ça impliquait pour une femme, quelles sont les aptitudes nécessaires. Les ateliers, croit-elle, l’aideront à prendre une décision éclairée.
Adaptation
En 2018, la formation offerte par l’école de politique pour femmes est passée de la politique territoriale à l’ensemble du corps électif. La première version qui a été dispensée émanait d’un modèle développé par le Conseil du statut de la femme et se concentrait sur le travail à l’Assemblée législative, explique Caroline Cochrane. Or, selon cette dernière, les voyages, l’engagement et le travail à temps plus que plein constituent des obstacles majeurs pour les femmes qui s’occupent d’aînés ou d’enfants. « Nous avons donc reformulé la formation, précise Mme Cochrane, pour qu’elle vise tous les corps électifs, les commissions scolaires, les conseils municipaux et les gouvernements autochtones, qui demandent moins d’engagement et de voyages. Bien sûr, nous continuons à viser l’Assemblée, parce que j’aimerais vraiment y voir plus de femmes. Nous ne représentons que 10 % de l’Assemblée législative. »
La députée de Range Lake a elle-même fréquenté l’école de politique pour les femmes qui, dit-elle, lui a donné les outils et la confiance en elle nécessaires pour faire le saut. « Je crois, analyse-t-elle, qu’une des plus grandes barrières pour les femmes est le manque de confiance en elles-mêmes. Nous avons longtemps été socialisées pour être humbles et dans l’idée que les hommes sont des leaders. Les femmes doivent défier ce système de pensée et gagner la force de se dire : “Je mérite ça.”»