Le gouvernement ténois veut éliminer 517 kilotonnes de gaz à effet de serre d’ici 2030 en s’appuyant principalement sur quatre programmes fédéraux.
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest aura besoin de développement d’infrastructures et de l’appui des subsides fédéraux s’il veut atteindre ses cibles de réduction de gaz à effet de serre.
C’est ce qui est ressorti de la présentation du Cadre stratégique sur le changement climatique 2030, le 1er mai, assortis de stratégie sur l’énergie et les ressources pétrolières.
Selon Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) la production de gaz carbonique des Territoires du Nord-Ouest était de 1,611 kilotonnes en 2016. Pour la diminuer de 30 %, tel que convenu dans le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, les TNO doivent éliminer 517 kilotonnes de leur production de gaz de carbone d’ici 2030.
« Les chiffres initiaux de ECCC étaient 290 kilotonnes, précise le ministre d’Industrie, Tourisme et Investissement Wally Schumann. En février, on nous a donné de nouveaux chiffres, 517 kilotonnes. Nous allons avoir besoin d’investissements du fédéral. C’est un défi. Sans projet de transformation, ça va être plus difficile, mais nous allons continuer avec le gouvernement fédéral et voir comment on peut réduire notre production de gaz avec des projets en infrastructures. Ça va être beaucoup d’investissements. »
Des sous-cibles ont été fixées dans différents secteurs, comme le chauffage (34 kt), l’industrie (89 kt) et le transport (57 kt), le gouvernement déterminant que 66 kilotonnes pourraient être épurées par le biais d’une taxe sur le carbone qu’il gèrerait. Mais près de 44 % (227 kt) des espoirs des Territoires reposent sur le développement du barrage Talston.
Talston
Le projet d’expansion du barrage et de raccordement à des réseaux du Sud et du Nord répond à plusieurs objectifs. Son électricité pourrait remplacer des énergies plus polluantes, comme le diésel, et faciliter l’utilisation de véhicules électriques. Elle pourrait également procurer une énergie moins chère et moins polluante à des industries qui voudraient s’établir dans la province géologique des Esclaves. Enfin, une partie de ses mégawatts serait exportée vers l’Alberta et la Saskatchewan.
« Nous avons, de dire le ministre Schumann, une entente de 570 M$ qui a été signée ici avec le ministre Sohi [dans le cadre du plan Investir dans le Canada qui est un programme d’infrastructures] pour résoudre un grand nombre des défis que posent les gaz à effet de serre. Maintenant, il y a une pression significative sur le gouvernement fédéral pour qu’il pense à soutenir le projet Talston et à nous aider à atteindre nos engagements internationaux. »
M. Schumann affirme que la compétition venant de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et du Manitoba était prise en considération pour l’exportation de l’hydroélectricité ténoise.
Environ 343 M$ des 570 M$ évoqués plus haut vont à des projets énergétiques, relate Wally Schumann. « Vous n’avez jamais vu autant d’argent dirigé directement à l’énergie dans l’histoire des TNO, affirme-t-il.»
Parmi ces projets, dont l’approbation fédérale se fait à la pièce, le plus avancé serait celui d’un parc d’éoliennes près d’Inuvik. Il reste, avant de le mettre en chantier, à signer l’entente bilatérale avec le Canada sur le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone.
Développement des ressources pétrolières
Peu d’attention a été portée, lors de la conférence de presse des ministres des Ressources naturelles et de l’Environnement Robert C. McLeod et de l’Industrie, du Tourisme de l’Investissement Wally Schumann, au plan de développement des ressources pétrolières des TNO.
Le but de cette stratégie est de faire en sorte que le secteur pe´trolier des TNO puisse réaliser son plein potentiel, notamment en améliorant le cadre règlementaire et en développant les infrastructures de transport. Le document Ressources pétrolières des TNO identifie la fin de la route de la vallée du Mackenzie comme l’infrastructure de transport qui offre le plus grand retour sur investissement et qui est la plus haute priorité pour l’exploitation du schiste des gisements Canol et Bluefish dans la région du Sahtu.
La caractérisation des ressources pétrolières des TNO est aussi présentée comme un élément déterminant, par le biais de la recherche géoscientifique avec le Northwest Territories Geological Survey et d’autres partenaires. Enfin, le GTNO désire devenir un partenaire à parts égales en termes de développement de la règlementation et de prise de décisions pour le développement énergétique dans le Delta de Beaufort et les autres eaux côtières des TNO.