Un des éléments majeurs de la plateforme électorale de Rebecca Alty est la mise sur pied d’un comité consultatif économique.
Le 1er octobre, vers 17 h 30, Rebecca Alty et ses trois assistants se partagent les rues du quartier résidentiel à l’est de Range Lake pour cogner aux portes, rappeler aux gens de voter, offrir des informations sur le programme de Mme Alty, qui est conseillère municipale depuis 2012 et prête à gravir l’échelon supérieur.
Les chiens sont légion ici, autrement, les gens sont plutôt charmants, même lorsqu’ils préparent le souper ou s’apprêtent à partir. Il faut dire aussi que Rebecca Alty n’est pas une inconnue : elle est née à Yellowknife et puis son visage orne de gigantesques panneaux un peu partout dans la capitale ténoise.
La piscine
Une mère de famille questionne la candidate sur les dimensions qu’elle préconise pour la future piscine de Yellowknife, son stationnement et le vestiaire familial qu’elle souhaite voir aménagé. Mme Alty lui expose les options et lui indique qu’elle tiendra compte des opinions exprimées lors des consultations.
La plupart des conversations sont minimales. En un peu plus d’une heure, il y aura environ quatre véritables échanges, dont un avec une partisane avérée de la candidate.
Centre-ville
Un homme dans la trentaine fait entrer Mme Alty le temps de quelques questions. Il l’interroge d’abord sur les changements qu’elle compte apporter au centre-ville. Mme Alty lui répond qu’elle veut travailler à l’améliorer avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO) et les organismes communautaires. Elle souhaite en outre davantage de commerces au centre-ville, mais surtout, davantage d’espace résidentiel, ce qui aiderait à changer la dynamique. De surcroit, la ville a un plan sur l’itinérance échelonné sur 10 ans.
Mme Alty compte également relocaliser le centre d’information touristique quelque part au centre-ville et faire en sorte qu’il soit administré par un troisième parti, à but lucratif ou non. Le tourisme est, selon elle, une force économique qui pourra en partie pallier l’affaiblissement de la prospérité minière. D’ailleurs, fait-elle remarquer, le projet de Loi sur les cités, villes et villages en est à sa troisième lecture. Si la loi est adoptée, elle permettra à la ville de Yellowknife d’imposer une taxe sur les hébergements touristiques et donc de financer des projets.
L’hôte questionne aussi la candidate sur son rapport avec les autres conseillers. Il faut noter qu’il n’y a pas de parti politique dans la ville. L’homme dit qu’il votera pour Mme Alty mais aurait bien aimé qu’Adrian Bell, un de ses rivaux, puisse rester comme conseiller. Ce qui n’est évidemment pas possible.
Mme Alty dit bien s’entendre avec la plupart des conseillers, mais mentionne spécifiquement Shauna Morgan, Julian Morse et Niels Konge. « Ça prend de la diversité dans un conseil municipal, ajoute-t-elle, pas juste des représentants du monde des affaires, ou de l’environnement, par exemple. »
Un comité consultatif économique
Un des éléments majeurs de la plateforme électorale de Rebecca Alty est la mise sur pied, dès le début de son mandat, d’un comité consultatif économique composé de représentants du GTNO, des Yellowknives dénés, du gouvernement fédéral, ainsi que de différents secteurs du monde des affaires. « Il faut faire en sorte qu’on puisse identifier des initiatives qui auraient des bénéfices dans chaque secteur, explique la candidate. Je cherche ce qui serait logique pour améliorer le tourisme, l’agriculture, les mines, etc. Le comité permettrait de s’assurer que les politiques et recommandations mises de l’avant soient appuyées par le monde des affaires. »
Mme Alty s’exprime en français et est la seule aspirante à la mairie à utiliser cette langue sur sa plateforme Internet. Elle n’a pas pour autant de plan linguistique pour l’administration municipale, se contentant de remarquer qu’il y a de la place pour donner plus de services dans toutes les langues. Toutefois, le 2 octobre, lors du débat entre les candidats à la mairie organisé par la Chambre de commerce de Yellowknife, elle s’est prononcée en faveur de la construction d’un centre communautaire francophone, financé en partie par le fédéral. Un tel endroit existe à Whitehorse et à Iqaluit et aurait, selon Mme Alty, le pouvoir d’attirer de nouveaux citoyens à Yellowknife.
Université
Rebecca Alty croit à la faisabilité d’une université à Yellowknife, attendant la décision du gouvernement pour choisir un site. « Il y aurait beaucoup de compétition, concède-t-elle. Pour que l’université soit un succès, elle doit être à l’avant-garde en termes de technologies et être à l’écoute des meilleures pratiques. C’est important que ce soit à l’avant-plan parce qu’il y a beaucoup de choses qui changent en éducation, comme les microdiplômes. »
Pour Mme Alty, les TNO possèdent une expertise dans des domaines comme les relations avec les Autochtones, les mines et les sagefemmes, expertise qui pourrait selon elle, être mise à profit dans la future institution.