Les vrais maitres de Yellowknife sont ses administrateurs et non le Conseil municipal, Adrian Bell veut changer ça.
Ce n’est pas un complot ou quoi que ce soit, mais les vrais patrons de la ville de Yellowknife sont ses administrateurs, affirme le conseiller municipal Adrian Bell, qui veut prioritairement changer la situation s’il est élu à la mairie le 15 octobre prochain.
Il y a actuellement une confusion entre les tâches et responsabilités respectives des conseillers et l’administration. « C’est notre travail de développer et d’évaluer les politiques, mais on ne l’a pas fait depuis 20 ans, explique M. Bell, alors c’est la direction municipale qui s’en est chargée. »
L’homme illustre son assertion de deux exemples. Les gestionnaires de Yellowknife ont développé, il y a plusieurs années, une politique sur l’utilisation des parcs publics. « La politique était un peu draconienne, de dire M. Bell, et les conseillers ne savaient pas d’où venait cette politique. C’était un problème. Ce n’est pas que l’administration ne voulait pas nous demander comment développer les politiques, c’est que les conseils précédents n’agissaient pas de manière compatible avec leur rôle. »
Autre exemple : le conseil municipal ignorait jusqu’en janvier dernier qu’il existait une politique régissant le processus de plainte sur le comportement du personnel municipal. « C’était une politique qui datait de 1991, qui exigeait la mise en place d’un comité pour étudier les plaintes, et était ignorée et par l’administration et par le Conseil. »
Il y a, selon lui, beaucoup d’autres exemples où l’administration a créé des règlements sans demander au conseil municipal. De plus, les conseillers, exerçant ce métier à temps partiel, sont souvent des novices en politique municipale. Ils dépendent des gestionnaires de la ville pour apprendre les rouages et les règlements.
« Quand le conseil ne fournit pas de leadership, souligne Adrian Bell, tu finis avec un vide. Quelqu’un doit le remplir et au fil des ans, c’est l’administration qui l’a fait, avec les règlements et les politiques. […] Les vrais patrons de la ville sont ses administrateurs et ça ne devrait pas être comme ça. Ce n’était pas l’intention de l’administration, mais c’est ce qui s’est passé. »
Vers l’avant
Si Adrian Bell est élu, il compte pousser plus en avant un dialogue que le conseil municipal a déjà entamé à travers d’un consultant du gouvernement ténois, qui a reconnu que le conseil municipal avait des problèmes avec ses instruments de gouvernance. « Il faut identifier les meilleures pratiques, d’énoncer M. Bell, dresser une liste de toutes les politiques et de tous les règlements et la mettre sur internet pour qu’elle soit accessible. »
Il faut aussi faire un calendrier pour mettre à jour ces lois, un processus qui prendra des années et qui de toute façon doit se faire sur une base régulière. Un processus qui prendra également des ressources.
« Sans ces politiques en place, note le candidat à la mairie, on finit avec des situations où les citoyens ont observé que c’était l’administration qui menait le bal. Ils n’aimaient pas ça, les conseillers étaient frustrés, mais ils ne savaient pas quelle était la racine du problème. Mais maintenant nous le savons. Le rôle du conseil est clairement défini dans la Loi sur les cités, villes et villages : c’est de développer et d’évaluer les politiques, les plans et la stratégie de la corporation municipale », ajoute Adrian Bell.
« Il va y avoir beaucoup de travail, nous allons avoir besoin d’aide et de formation, mais plus que tout, nous allons avoir besoin d’un maire vraiment engagé dans ce travail, qui reconnait que c’est un problème. Il est à temps plein et peut devenir l’expert. »
Ainsi, ajoute-t-il, le conseil municipal pourra agir de manière prévisible et stratégique.
Logement
La diminution du cout de la vie fait également partie de la plateforme électorale d’Adrian Bell. « Il faut construire davantage d’appartements et encourager la compétition entre les promoteurs, dit-il. S’il y a plus d’appartements, le prix va diminuer, ou à tout le moins arrêter de monter si rapidement. »
Ce serait son rôle, dit-il, de recruter de nouveaux promoteurs, non seulement dans la location d’appartements, mais dans tous les secteurs, et de s’assurer que les politiques municipales ne fassent pas inutilement monter le prix de la construction.
M. Bell ne croit pas à un mécanisme de contrôle du prix des loyers.
« Dans plusieurs villes, ça a conduit à un marché noir de la location, c’est un modèle qui a des intentions nobles, mais qui a trop d’effets négatifs. »
Aucun véritable édifice de location d’appartement n’a été construit dans la capitale depuis 10 ans, avance-t-il, alors que sa population croît d’un peu moins de 1 % chaque année depuis cette période. « Nous avons moins d’appartements à louer que nous en avions en 2006, analyse-t-il. C’est une combinaison de manque de terrain disponible et de cout de construction. »