Janvier
Des audiences publiques du Comité spécial pour augmenter la représentation des femmes à l’Assemblée législative des TNO ont lieu à la mi-janvier. À ce moment, avec deux femmes sur 19 sièges (10 %), l’Assemblée législative des TNO est la moins paritaire au pays.
Parmi les recommandations étudiées pour augmenter la présence féminine sur les banquettes de l’Assemblée, celle de réserver certains sièges aux femmes est rejetée par une majorité de participantes aux audiences. Par contre, l’idée de tenir des « écoles de campagne » pour mieux outiller les femmes qui désirent tenter leur chance en politique est bien reçue.
Mai
Début mai, le Parlement jeunesse des TNO occupe l’enceinte de l’Assemblée législative pour la simulation parlementaire annuelle, la 17e du genre. Dans cette assemblée jeunesse, le partage de sièges en fonction du genre est l’inverse de celui de la véritable Assemblée : 17 femmes sur 19 sièges. Et le conseil des ministres ne comprend pas un seul garçon.
Cette surreprésentation des femmes au parlement jeunesse n’a pas été forcée. La distribution des sièges est le reflet des inscriptions à cette activité parascolaire. Signe des temps : il semble que chez les ados ténois, les ambitions politiques sont plus grandes parmi les filles.
Septembre
La 18e Assemblée législative est dissoute à la fin aout et des élections sont enclenchées en septembre. Sur la ligne de départ, se trouve un nombre record de candidates. Elles sont 22 sur un total de 58 candidats, soit 37 %. Une majorité d’entre elles ont été convaincues de se lancer dans la course en participant aux écoles de campagnes organisées dans plusieurs collectivités au courant de l’année.
Malgré cette présence accrue des femmes, tous les électeurs n’auront pas de choix féminin sur le bulletin de vote. On retrouve des candidates dans 12 des 19 circonscriptions.
Cette présence record des femmes aura un impact palpable sur la campagne électorale où les enjeux sociaux, et notamment l’éducation, sont fréquemment soulevés. Autres thèmes clés de cette campagne : la représentation des collectivités, les changements climatiques et la diversification de l’économie.
Octobre
Les Ténois se rendent aux urnes le 2 octobre et élisent une Assemblée bien différente de la précédente. Cette fois, la distribution des sièges est paritaire : neuf femmes accèdent à la députation.
« Si je n’avais pas suivi les ateliers des campagnes encourageant les femmes à faire de la politique, je sais que je n’aurai pas été candidate », commente la nouvelle élue de Great Slave, Katrina Nokleby.
Au terme d’une soirée électorale enlevante, on constate de nombreuses surprises. Par exemple, le ministre sortant de l’Industrie, Wally Schumann, est défait dans la circonscription de Hay River South où les électeurs lui préfèrent l’entrepreneur Rocky Simpson. Dans la circonscription de Yellowknife North, un nouveau venu, Rylund Johnson, cause la surprise en défaisant Corey Vanthuyne. Dans les circonscriptions de Kam Lake, de Deh Cho et de Nunakput, les députés sortants Kieron Testart, Michael Nadlii et Herb Nakayimak mordent également la poussière.
Si l’on y remarque la forte présence des femmes, la 19e Assemblée se démarque aussi en étant constituée d’une majorité de députés élus pour un premier mandat.
Novembre
C’est à la fin octobre que les députés procèdent à l’élection du conseil des ministres, alors que l’attribution des portefeuilles ministériels est annoncée le 6 novembre. À nouveau, la présence des femmes au sein de l’exécutif fait la manchette.
C’est la ministre sortante de l’Éducation, Caroline Cochrane, qui est désignée première ministre par ses collègues. Cette mère monoparentale qui était travailleuse sociale avant de se lancer en politique entend faire de la politique autrement en étant plus à l’écoute des citoyens.
« Nous serons le gouvernement le plus progressiste de l’histoire des TNO », lance-t-elle en Chambre immédiatement après l’annonce de son élection.
Les TNO n’avaient pas été dirigés par une femme depuis le gouvernement de Nellie Cournoyea, au début des années 1990.
Une majorité de femmes composent en outre le conseil des ministres. Quatre des six postes de ministres sont occupés par des femmes. C’est notamment à la députée de Yellowknife South, Caroline Wawzonek, que l’on confie le poste prestigieux de ministre des Finances. Celle qui parle couramment français est la toute première femme à occuper cet office.
En ayant commencé l’année avec le gouvernement le moins paritaire au pays, les TNO terminent 2019 avec l’Assemblée législative et le conseil des ministres les plus féminins jamais vus au Canada. Caroline Cochrane est, en outre, la seule première ministre en poste au pays, ce qui sera mis en évidence lors de sa participation au Conseil de la fédération en décembre.