le Dimanche 20 avril 2025
le Jeudi 16 janvier 2020 15:12 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Politique

Parlement jeunesse pancanadien Des jeunes du Nord se mobilisent

Parlement jeunesse pancanadien Des jeunes du Nord se mobilisent
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Le coordonnateur jeunesse de la Fédération franco-ténoise, Xavier Archambault, vient tout juste de revenir du parlement jeunesse pancanadien qui se tenait à Ottawa du 8 au 12 janvier 2020. Et l’accompagnateur s’est dit grandement fier des élèves qu’il chapeautait et enchanté de la manière dont les choses ont tournée. Non seulement des amitiés pancanadiennes se sont tissées, mais également des complicités interterritoriales.

Coup de théâtre, à un certain moment, une rébellion s’est formée au sein des trois partis politiques et un nouveau parti s’est constitué pour représenter les intérêts du Nord. Manifestement, cet incident a stimulé les jeunes, parce que tout à coup, il y avait de l’action. Le Nord a alors pris une grande place dans les sujets de débats. Cet épisode-là ne faisait pas partie de la mise en scène initiale, ça s’est fait tout seul ! Xavier Archambault dit que les adolescents, qui n’avaient jamais participé à un tel exercice, ont été drôles et courageux ; ils ont su mettre de côté leurs peurs, leur réticence à prendre la parole en public pour faire sortir le meilleur d’eux-mêmes.
En entrevue, un des participants d’Allain St-Cyr, Samuel Gilbert, confirme qu’il ne savait absolument rien de la politique qu’il trouvait sans intérêt. Le PJP, en plus de lui apprendre plein de choses sur ce monde fascinant, a réussi, ni plus ni moins, à éveiller son intérêt pour la politique et à lui faire développer son sens du leadeurship. Celui qui compte poursuivre des études universitaires à Kingston, en Ontario, aimerait bien pouvoir y participer à nouveau, dans deux ans. « Je ne serai pas loin d’Ottawa », argüe-t-il. Mission accomplie pour le coordonnateur jeunesse alors qu’il explique que le PJP sert : « à connaitre davantage la politique ».
Le parlement jeunesse pancanadien réunit des jeunes d’expression française de partout au Canada pour leur faire vivre une simulation de séances parlementaires et les initier à l’engagement politique et citoyen. L’évènement se tient aux deux ans depuis une vingtaine d’années. « Ils comprennent c’est quoi la politique. Comment ça marche — et pourquoi — parce que ça l’a une influence sur leur vie », de commenter Xavier Archambault.
« La réalité des provinces n’est pas la même que celle des Territoires. Je pense que les jeunes sont les laissés pour compte de la politique, qui semble jouer les hypocrites. On peut citer l’exemple de l’environnement. Un jour on dit oui l’environnement c’est important, des millions de personnes prennent d’assaut les rues, et l’autre jour, on construit des pipelines. Les jeunes ont des aspirations, ont des intérêts. Je pense que la politique, que ce soit n’importe quel parti politique, ne s’intéresse pas aux jeunes. » […] Puisque les jeunes sont des mineurs qui n’ont pas le droit de voter… Est-ce qu’on tient compte d’eux… ? […] Je pense que dans la société dans laquelle on vit, les ados, la génération de millénariaux qui veut construire un monde nouveau, sont frappés par un système qui est très archaïque et ne répond pas à leurs aspirations. […] Le gouvernement ne les écoute tout simplement pas, ne les comprend pas ou a peut-être peur du changement qu’ils pourraient apporter. »
M. Archambault poursuit : « Des évènements comme le PJP sert à ce qu’ils comprennent le monde dans lequel ils vivent, c’est quoi le fonctionnement, mais aussi ça leur permet de parler en public. De dire eh ! Je suis important. J’ai une voix. Je peux parler. » Les jeunes réalisent, à travers cet exercice démocratique, la force de la rhétorique ; le pouvoir de la prise de parole.