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le Jeudi 13 février 2020 14:44 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Politique

Collège Aurora Une mise à pied qui ébranle le leadeurship de Cochrane

Collège Aurora Une mise à pied qui ébranle le leadeurship de Cochrane
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« Je n’ai pas enfreint la loi », s’est défendu à deux reprises la première ministre des TNO, Caroline Cochrane, lors de la période de questions de l’Assemblée législative, le 10 février.
La première ministre répondait aux questions insistantes du député de Monfwi, Jackson Lafferty, qui remettait en question le processus par lequel l’ex-président du collège Aurora, le Dr Tom Weegar, avait été mis à pied, une semaine plus tôt. D’après le député Lafferty, la première ministre n’avait pas l’autorité de prendre cette décision qui aurait, à son avis, dû incomber au ministre de l’Éducation – un poste qu’il a, tout comme la première ministre, déjà occupé.
« La Loi [sur le collège Aurora] édicte clairement que le ministre doit nommer le président du collège en consultation avec le conseil d’administration, a martelé le député. Je tiens à ce que le processus soit clair. Pourquoi la première ministre a-t-elle outrepassé son mandat en mettant à pied le président du collège Aurora, alors que la loi stipule que c’est la responsabilité du ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation de le faire ? »
Pour Caroline Cochrane, l’interprétation de son collègue est erronée. Elle insiste avoir la responsabilité de nommer la haute fonction publique. « Le premier ministre est responsable de l’embauche et de la mise à pied des sous-ministres délégués et des sous-ministres », a répliqué Mme Cochrane qui note en outre que la Loi sur le collège Aurora évoque « la nomination » du président du collège, ce qui, d’après elle, n’est pas la même chose que son embauche. « La loi ne parle pas du tout de mise à pied », a-t-elle ajouté.
De fait, c’est à titre de sous-ministre délégué au renouveau de l’éducation postsecondaire que Tom Weegar avait été embauché en janvier 2019, une fonction qu’il assumait parallèlement à celle de président du collège.

Louvoiements du ministre
Cette joute verbale constituait le dernier épisode d’une longue semaine pour le jeune gouvernement et son ministre de l’Éducation. Ce dernier a changé à trois reprises sa version des faits concernant le remplacement du président du collège.
D’abord annoncée le 5 février par un simple communiqué, le remplacement du Dr Weegar par un haut fonctionnaire de métier, Andy Bevan, a d’abord été présenté comme une démission par le ministre RJ Simpson en entrevue à Cabin Radio. Or, quelques heures plus tard, le principal intéressé affirmait en entrevue à la chaine CBC avoir été mis à pied sans préavis et évoquait la possibilité qu’on ait voulu se débarrasser de lui parce que les changements qu’il proposait en vue de transformer le collège en université polytechnique déplaisaient à la haute fonction publique territoriale.
En point de presse, le lendemain, le ministre Simpson réajustait le tir. Il a indiqué qu’il n’était pas présent à la rencontre entre la première ministre et l’ex-président du collège Aurora au courant de laquelle on lui aurait annoncé la fin de son emploi avec le collège. « Mardi [le 5 février], peu après la publication du communiqué, j’ai pris connaissance d’un courriel envoyé par le Dr Weegar au personnel du collège et certains employés du ministère dans lequel il indiquait clairement qu’il quittait son poste de président du collège, a déclaré le ministre. Peu après, en entrevue avec Cabin Radio, j’ai réitéré ce point parce que c’est ce qu’on m’avait dit. À l’évidence, l’histoire a changé, et il est apparu qu’il s’agissait d’une mise à pied. »
Le personnel du ministre a mis fin abruptement à la conférence de presse, lorsque les reporters de l’Assemblée législative se sont mis à lui demander comment la première ministre avait pu prendre une telle décision sans l’impliquer ni même l’informer.
En chambre, le 7 février, le ministre de l’Éducation a à nouveau changé sa version, affirmant cette fois-ci être à l’origine de la décision : « Hier, les médias ont donné l’impression que je n’avais pas été consulté par la première ministre quant à la décision de mettre fin à l’emploi de l’ex-sous-ministre délégué, a-t-il déclaré. Je souhaite affirmer sans détour que ce n’est pas le cas. Le fait est que, au cours des derniers mois, j’ai eu de nombreuses discussions avec le bureau de la première ministre quant à l’administration du collège Aurora et à l’équipe de transformation du collège. Il y a deux semaines, j’ai indiqué à la première ministre ma conviction que du changement était nécessaire et qu’il devait survenir le plus tôt possible. Bien que je n’ai pas été personnellement impliqué dans les négociations qui ont pris place suite à cette rencontre, pas plus que je n’ai été mis au courant des détails finaux de l’entente, j’étais bien au fait du résultat et j’appuie la première ministre dans sa décision. »
La transition du collège Aurora vers une université polytechnique est l’une des 22 priorités que s’est fixées le gouvernement des TNO au courant de la présente législature.