Les résidents de Yellowknife seront appelés en novembre à décider, par référendum, si la municipalité empruntera ou non de l’argent à Ottawa pour la construction d’un nouveau centre aquatique.
Thomas Ethier – IJL – Territoires
Un nouveau mode de scrutin pourrait faire son apparition cet automne à Yellowknife. Suivant l’aval du conseil municipal, le vote par la poste pourrait être proposé dès novembre aux résidents, dans le cadre d’un référendum qui déterminera le sort du projet de construction d’un nouveau centre aquatique dans la municipalité.
Le conseil municipal a approuvé la proposition en seconde lecture le 27 septembre, dernière étape avant la modification définitive du règlement municipal sur les élections, nécessaire à l’adoption du nouveau mode de scrutin. Les bulletins de vote seraient alors envoyés par la poste aux résidents, qui auraient alors le choix de les retourner par la poste, ou de les déposer en personne à la mairie, le jour du vote.
Cette mesure s’inscrit notamment dans les efforts de l’administration d’adapter les procédures électorales au contexte de la pandémie. « Conformément à notre objectif de maximiser le taux de participation en période de pandémie, l’administration a opté pour le vote par courrier. En cette 4e vague d’infection, l’administration a été amenée à considérer la manière la plus sécuritaire et efficace de voter, qui soit conforme à la loi », a expliqué l’administratrice principale, Sheila Bassi-Kellett, lors d’une réunion du conseil municipal.
Dépouillement automatisé
Cette méthode inclurait également le recours à une tabulatrice, pour un dépouillement automatisé des bulletins de vote. Comme l’a souligné le conseiller municipal Robyn Williams, ce système a déjà connu des failles dans certaines circonscriptions canadiennes, qui ont remis en doute la validité des résultats fournis. « Nous avons observé plusieurs controverses au Canada entourant le vote automatique par tabulatrice. L’administration y voit-elle certains enjeux […] ? », a-t-il demandé.
Selon la greffière Debbie Geller, plusieurs mesures seront mises en place pour s’assurer de la précision des résultats, et éviter toute remise en question des résultats. « D’abord, le processus ne sera pas entièrement automatisé, indique-t-elle, puisque les résidents inscriront eux-mêmes leur choix sur le bulletin de vote. Ce bulletin sera ensuite confié à un membre du personnel électoral, qui l’insèrera lui-même dans la tabulatrice. »
Le vote en ligne est pour l’instant écarté par l’administration, puisque ce type de scrutin n’est actuellement pas permis par la Loi sur les élections des administrations locales du territoire. « La municipalité de Yellowknife a transmis des résolutions à l’Association des collectivités des Territoires du Nord-Ouest à cet égard », peut-on lire dans un document transmis au conseil.
Selon les estimations, la construction du futur centre aquatique de Yellowknife devrait couter entre 52,4 et 63,7 millions $. Si les résidents votent en faveur d’un emprunt à Ottawa, le projet pourrait être mis en branle dès 2022, et le nouveau centre aquatique pourrait ouvrir ses portes à l’hiver 2023.
Étant donné l’ampleur du montant à emprunter au gouvernement fédéral, la loi exige que la population soit d’abord consultée par référendum avant qu’une entente soit conclue avec Ottawa. L’administration assure toutefois que ce montant ne représentera qu’une « faible proportion du cout total du projet », puisque les gouvernements territorial et fédéral ont accordé des fonds importants à la construction du futur complexe.