La nouvelle est arrivée en pleine session de l’Assemblée législative, vendredi matin, le 17 octobre. En s’adressant à la ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, Caitlin Cleveland, la députée de Range Lake, Kate Reid, a demandé : « Hier, il a été rapporté que certains programmes de candidats allaient voir leur nombre de désignations augmenter. Est-ce que cela inclut les Territoires du Nord-Ouest ? » Et la ministre de répondre : « Je suis heureuse d’annoncer que les Territoires du Nord-Ouest ont négocié le rétablissement complet de leur programme de candidats. »
Quelques heures plus tard, un communiqué officiel confirmait la nouvelle : le quota de 2025 du Programme des candidats des Territoires du Nord-Ouest (PCTNO) est bel et bien rétabli à 300 désignations, après avoir été réduit de moitié en janvier.
Un dossier débloqué
Dans sa déclaration officielle, Caitlin Cleveland a insisté sur l’importance de cette victoire pour l’économie et les communautés du Nord. La ministre a rappelé que cette avancée n’était pas le fruit du hasard. Depuis la réduction du quota fédéral en début d’année, son gouvernement avait « travaillé sans relâche pour faire valoir que le Nord a besoin d’un programme de candidats qui reflète notre réalité unique, qui soutient les petites entreprises, qui assure une stabilité aux travailleurs et aux familles, et qui renforce nos collectivités. »
Dans le même communiqué, elle a salué le leadeurship de la ministre fédérale Lena Metlege Diab, affirmant que « cette décision témoigne d’un esprit renouvelé de collaboration et d’un engagement commun visant à garantir que chaque région du Canada, y compris le Nord, dispose des outils nécessaires pour prospérer. »
Le retour du quota complet, a-t-elle poursuivi, offrira « aux employeurs un meilleur accès aux travailleurs qualifiés dont ils ont besoin », tout en donnant aux nouveaux arrivants « une voie plus claire pour rester et bâtir leur vie ici ».
Le dossier du PCTNO a été au cœur de nombreuses discussions depuis le début de l’année. En aout dernier, Ottawa avait déjà accordé une hausse partielle, portant le quota à 197. Plusieurs acteurs, dont le Conseil de développement économique des TNO (CDÉTNO) et la Fédération franco-ténoise (FFT), réclamaient depuis un retour complet aux 300 désignations.
Le PCTNO, c’est quoi ?
C’est un programme d’immigration économique du gouvernement des TNO qui permet aux ressortissants étrangers de demander la résidence permanente au Canada pour s’établir dans le territoire. Ses trois objectifs sont de développer la main-d’œuvre, d’encourager la croissance économique et, enfin, de soutenir les employeurs pour recruter et retenir les travailleurs étrangers.
Bonne nouvelle pour la francophonie
Trois jours après l’annonce, le 20 octobre, la FFT a salué la nouvelle dans un communiqué enthousiaste, qualifiant cette décision de « victoire pour l’ensemble des Ténois ».
L’organisme souligne également que ce revirement « vient aider à répondre aux importants besoins en main-d’œuvre du territoire » et représente « un signal fort que les réalités du Nord sont entendues à Ottawa ».
Pour la FFT, cette mesure revêt une importance particulière pour la communauté francophone, qui « compte entre autres sur l’immigration pour assurer sa vitalité et contribuer pleinement à l’économie du territoire ».
Une étape, pas une fin
Si la FFT parle d’un « revirement » bienvenu, elle rappelle aussi que « le rétablissement du quota n’est qu’une première étape ». Son communiqué prévient que le succès dépendra désormais des efforts conjoints « pour accueillir et intégrer les nouveaux arrivants francophones », en particulier dans un contexte où « l’accès au logement et aux services essentiels » demeure un défi.
Pour rappel, le Programme des candidats des Territoires du Nord-Ouest permet au gouvernement territorial de recommander des travailleurs étrangers à la résidence permanente selon les besoins du marché du travail. Le Nord avait atteint son quota complet pour la première fois en 2024, signe d’un fort intérêt pour le territoire.
En revenant à 300 désignations, le programme retrouve enfin sa pleine capacité, une évolution que plusieurs acteurs économiques qualifient de nécessaire, voire urgente. Pour Caitlin Cleveland, l’annonce représente avant tout « un pas important vers un Nord fort et inclusif ».
