Julian Morse s’exprime à l’Assemblée législative sur la situation des campements à Yellowknife, avec Kate Reid à ses côtés.
La session d’automne s’est ouverte le 16 octobre à Yellowknife. D’entrée de jeu, le ton était donné et les élus ont plongé dans les grands dossiers du moment : itinérance, évacuations, financement communautaire. Les débats ont été parfois vifs. Quatre moments, surtout, ont marqué cette reprise des travaux.
1. L’itinérance et le logement transitoire
L’intervention la plus marquante est venue du député de Frame Lake, Julian Morse, qui a critiqué la manière dont le gouvernement gère la question de l’itinérance. Il a plaidé pour une approche fondée sur la collaboration avec les personnes vivant dans les campements.
« Ce printemps, un campement a été installé au centre-ville de Yellowknife, ce qui a suscité beaucoup d’inquiétude, a-t-il rappelé. Cette fois, quelque chose a changé : Peter Adourian, un avocat représentant les résidents, a approché le gouvernement pour travailler ensemble à une meilleure solution. »
Selon lui, cette collaboration, qui a mené à la relocalisation du campement vers un site convenu avec les résidents, a été « une approche incroyablement efficace » et « une leçon importante sur la manière dont le gouvernement peut aborder la question de l’itinérance ».
M. Morse a raconté avoir rencontré des occupants du campement, dont plusieurs avaient déjà un logement auparavant, mais avaient été expulsés. « Ils m’ont dit que les refuges ne sont pas des lieux surs. On y dort sur des matelas dans de grandes salles ou des couloirs, sans endroit où garder ses affaires. Ce n’est pas une solution qui fonctionne pour eux. »
Pour lui, « les refuges sont une solution de court terme, mais ils ne constituent pas un véritable logement ». Et d’ajouter : « Ces gens démontrent exactement le genre d’indépendance que nous cherchons à encourager. Nous devons canaliser leur énergie et les aider à trouver leurs propres solutions. »
Lors de la période de questions, il s’est adressé à la ministre du Logement, Lucy Kuptana, pour savoir comment son ministère avait consulté directement les personnes sans abri concernant le nouveau centre de logement transitoire près de l’aéroport de Yellowknife.
Mme Kuptana a répondu que son personnel rencontrait les résidents « chaque semaine » pour discuter de logement et de réinsertion.
De son côté, M. Morse était plus nuancé sur le sujet : « Les résidents eux-mêmes m’ont dit que ces rencontres n’étaient pas aussi fréquentes que la ministre le prétend. » Il a aussi demandé si les futurs occupants avaient eu leur mot à dire sur la conception ou l’emplacement du centre.
La ministre a reconnu que, vu l’urgence, le projet avait dû avancer rapidement et que la conception avait été menée « en collaboration avec plusieurs organismes communautaires », mais sans consultation directe des personnes concernées.
La députée de Great Slave, Kate Reid, a ensuite repris le sujet. Elle a voulu savoir quand l’installation ouvrirait ses portes. « Nous attendons toujours les approbations de Nav Canada et de Transports Canada, en raison de la proximité de l’aéroport », a répondu la ministre avant de conclure : « Nous espérons une ouverture en décembre. Nous sommes prêts à aller de l’avant, il ne manque plus que les approbations. »
Le premier ministre R.J. Simpson prononce son allocution d’ouverture à l’Assemblée législative, marquant le début de la session d’automne.
2. Le discours du premier ministre : résilience et collaboration
Dans sa déclaration d’ouverture, le premier ministre R.J. Simpson a appelé à l’unité et à l’optimisme, saluant la résilience des Ténois face aux incendies, aux inondations et aux bouleversements économiques.
« Le travail que nous faisons ici reflète les gens que nous servons », a-t-il déclaré.
À mi-mandat, il a souligné que le gouvernement devait continuer à « livrer des résultats concrets qui renforcent la confiance, la stabilité et les perspectives dans toutes les régions des Territoires du Nord-Ouest ».
Simpson a insisté, encore une fois, sur les relations avec les gouvernements autochtones, qu’il a qualifiées de « fondement d’une bonne gouvernance » et s’est réjoui de la collaboration avec le Conseil des leadeurs lors d’une mission conjointe à Ottawa. « Quand nous parlons d’une seule voix, nous sommes plus clairement entendus », a-t-il affirmé.
La députée de Dehcho, Sheryl Yakeleya, plaide à l’Assemblée pour un meilleur appui aux évacués de Fort Providence.
3. Fort Providence : les évacués demandent plus d’aide
La députée de Deh Cho, Sheryl Yakeleya, a pris la parole au nom des résidents de Fort Providence, évacués cet été en raison des incendies.
« Le programme d’aide aux évacuations d’urgence offre un versement unique de 800 $ par adulte et de 400 $ par enfant, mais ce montant ne reflète pas les couts réels d’une évacuation prolongée », a-t-elle souligné. « Pour de nombreuses familles, ces fonds ont été épuisés en quelques jours. »
Elle a demandé à la ministre des Finances, Caroline Wawzonek, d’évaluer les couts réels et d’offrir un remboursement supplémentaire aux familles.
La ministre a toutefois écarté cette possibilité. « Ce programme n’examine pas les factures ou les circonstances de chaque individu, a-t-elle expliqué. Il est conçu pour fournir rapidement un complément de revenu, des fonds de transition. »
Elle a ajouté qu’« il n’est pas prévu de nouvelle évaluation du programme », rappelant qu’une révision avait déjà été menée en 2024 après les évacuations de 2023. « Nous voulons simplement que l’argent soit versé rapidement à ceux qui en ont besoin », a-t-elle dit.
Le député Kieron Testart s’exprime à l’Assemblée législative sur la situation financière de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux des TNO.
4. Aucun financement pour la NWT SPCA
Le député de Range Lake, Kieron Testart, a interpellé le premier ministre sur le manque de financement du NWT SPCA (Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux des TNO), qui gère notamment le seul refuge pour animaux du territoire.
« Chaque fois que la SPCA est mentionnée, on voit un immense soutien de la population, a-t-il affirmé. Pourquoi cet organisme n’est-il pas considéré comme un service essentiel, compte tenu du rôle qu’il joue dans toutes nos communautés ? »
Le premier ministre a reconnu « le travail très important » du SPCA, tout en précisant qu’aucun nouveau financement n’était envisagé. « Nous concentrons nos ressources sur les services qui, si un organisme cessait de les offrir – comme les refuges pour sans-abri –, devraient être repris par le gouvernement », a-t-il expliqué.
M. Testart a averti que la fermeture du SPCA, alors que Yellowknife ne compte plus qu’un seul vétérinaire, laisserait un vide critique. Sa relance a cependant été jugée hors sujet par le président de séance, mettant fin à l’échange
