
Yves Lambert et trois autres artistes, chantant certaines de ses plus grandes chansons de sa carrière pour souligner les 40 ans de l’AFCY.
À 69 ans, Yves Lambert n’a rien perdu de sa flamme. Figure emblématique du folklore québécois et fondateur de La Bottine Souriante, il célèbre cette année ses 50 ans de carrière avec la tournée De la Bottine à aujourd’hui. Entouré de sept musiciens, il revisite les airs qui ont fait danser le Québec – La Ziguezon, La poule à Colin, Dans nos vieilles maisons – tout en affirmant son goût intact pour la création et la réinvention. « Je fais ce métier depuis toujours, a-t-il confié à Médias ténois. J’ai eu mes périodes de rébellion, mais maintenant mon but, c’est de faire plaisir au monde. » Ce rapport sincère au public est au cœur de son art : « Sans le public, il n’y aurait pas de musiciens. »
Yellowknife en 1987
Lambert a visité Yellowknife pour la première fois en 1987, et son attachement au Nord remonte encore plus loin : « À 18 ans, j’avais voulu m’y rendre sur le pouce depuis Joliette. » Pour lui, le Nord évoque les pionniers, les travailleurs venus du Québec, et cet esprit de défi qui le caractérise toujours.
La carrière d’Yves Lambert a connu plusieurs métamorphoses : après la Bottine, il fonde Bébert Orchestra, puis Yves Lambert Trio. Chaque transition a été pour lui une redécouverte. « Dans un groupe, ton nom se dilue. J’avais besoin de me valoriser, de me définir par moi-même. »
Aujourd’hui, malgré un AVC survenu récemment, il continue de créer avec l’énergie d’un jeune homme. Il évoque avec passion deux nouveaux projets : un cycle musical sur l’addiction – inspiré du concept des sept péchés capitaux et d’une œuvre de Gustave Flaubert, La Tentation de Saint-Antoine – et une étude sur la chanson réaliste, de La Bolduc à Édith Piaf. « Je suis un vieux psychédélique, confie-t-il en riant. J’ai fait du folklore toute ma vie, mais c’est le patrimoine qui m’a ouvert l’esprit. »
Transmettre des valeurs
Ce qu’il souhaite transmettre aujourd’hui ? Des valeurs simples : la mémoire, la solidarité et la joie. « Je travaille pour faire vivre mon clan, mes amis, ma famille. L’argent, ça ne m’a jamais intéressé. Ce qui compte, c’est d’aimer et de faire du bien autour de soi. »
Loin d’être un « has been », Yves Lambert demeure un pilier vivant de la musique québécoise : enraciné dans la tradition, mais toujours tourné vers l’avenir. « L’important, c’est d’avoir des projets, selon le musicien. C’est ça qui nous garde jeunes. »