le Samedi 19 avril 2025
le Vendredi 19 mai 2000 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Santé

Pas question de privatiser ! Santé et services sociaux aux T.N.-O.

Pas question de privatiser ! Santé et services sociaux aux T.N.-O.
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« Je ne vois aucun projet de loi 11 dans l’avenir des T.N.-O. », a déclaré la ministre responsable de la Santé et des Services sociaux, Jane Groenewegen, en conférence le 15 mai dernier. Le projet de loi 11 de l’Alberta concerne la possibilité, pour le secteur public oeuvrant dans le domaine de la santé, de signer un contrat avec des cliniques privées. Ces dernières, sous certaines conditions, seront autorisées à effectuer des interventions chirurgicales mineures. Les patients qui seraient dirigés vers ces établissements privés demeurent couverts par le régime d’assurance maladie du gouvernement.

Le projet 11 est celui qui a suscité le plus grand nombre de discussions en Alberta et il vient d’être officiellement approuvé par le gouvernement albertain. Soixante membres de l’Assemblée législative ont pris part au débat entourant le projet. Cette province compte actuellement 52 cliniques privées, où s’effectuent, chaque année, environ 20 000 interventions chirurgicales. Ces dernières, qui offrent des services aux citoyens albertains, ont signé des contrats avec les établissements publics qui, via les fonds du gouvernement, les remboursent.

« Certains craignent que ce système n’ouvre la porte aux compagnies américaines, qui pourraient ainsi établir des cliniques privées dans la province », a commenté Mme Groenewegen. « Toutefois, le projet de loi 11 de l’Alberta n’est pas réellement différent de la pratique médicale qui s’exerce en clinique privée. Le gouvernement va pouvoir contrôler de plus près ce qui se fait en clinique privée », a signalé la ministre, qui ne semble pas s’inquiéter du projet de loi albertain.

Le directeur du ministère de la Santé et des Services sociaux, Al Woods, ne partage pas cet avis. « Je ne crois pas que le projet de loi 11 va permettre d’offrir à la population albertaine des soins de santé de meilleure qualité. Certains hôpitaux ont fermé plusieurs lits. Ces derniers devraient être réouverts », a clairement indiqué M. Woods. « Notre système de santé est imbattable. Nous ne voulons pas d’un système calqué sur le modèle américain », a poursuivi ce dernier.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux travaille actuellement à définir une nouvelle politique en matière de recrutement de professionnels de la santé. Lors d’une réunion jeudi dernier, Al Woods a rencontré des représentants des quatre cliniques privées de Yellowknife, afin de négocier l’achat de ces dernières par le GTNO. Présentement, ce sont des médecins qui gèrent et administrent ces cliniques. « Le système actuel de rémunération à l’acte n’est pas avantageux pour les médecins, ceux-ci devant verser 35 % de leur salaire pour assurer le fonctionnement de la clinique », a expliqué M. Woods, qui n’a pas voulu révéler les montants offerts par le GTNO pour procéder au rachat des cliniques. Le GTNO veut prendre possession de ces établissements, et en assurer l’administration, afin d’accroître la disponibilité des médecins en ce qui concerne le temps passé avec les patients ou dans divers projets communautaires.

En ce qui a trait au mode de rémunération, tous les médecins en région sont payés sur une base contractuelle. Seuls les praticiens de la capitale sont rémunérés à l’acte, mais la situation devrait changer dans un avenir rapproché.

Le mode de rémunération sous forme d’un salaire fixe fait partie de la stratégie du GTNO pour assurer le maintien des médecins aux T.N.-O. « Le gouvernement demande aussi aux praticiens des Territoires de lui apporter leur support et de faire la promotion de la région lorsqu’ils assistent à des conférences », a indiqué M. Woods. Par ailleurs, les discussions se poursuivent afin d’établir le montant qui sera alloué à titre de « gratification » lors de la signature d’un contrat de plusieurs années. Sous le nouveau contrat en négociation, tous les médecins vont devoir effectuer des visites dans les communautés éloignées. « Nous avons déposé nos of fres sur la table, maintenant, les médecins et représentants des cliniques vont en discuter. Ils vont communiquer avec nous pour fixer la date de la prochaine réunion », a conclu M. Woods.