Selon le gouvernement des T.N.-O., la principale motivation des infirmiers et infirmières n’est pas le salaire, mais le développement professionnel.
Le taux d’emploi vacant à l’hôpital régional de Stanton est actuellement de 11,5 %, ce qui signifie 16 postes sur un total de 140. Les secteurs les plus touchés sont les soins intensifs, l’obstétrique, la pédiatrie et les soins chirurgicaux. Depuis le 14 juin dernier, l’unité des soins intensifs est fermée. Les cadres de l’hôpital Stanton, du ministère de la Santé et des Services sociaux et du Secrétariat du conseil de la gestion financière ont fait cette mise à jour à quelques semaines du dépôt d’un rapport d’évaluation de la gestion de l’hôpital Stanton de Yellowknife, commandée par le ministre Miltenberger en septembre dernier.
Les dirigeants ont passé en revue les causes des départs successifs des infirmiers et infirmières, le corps de métier qui emploie le plus de gens dans le système de santé des T.N.-O. Présentement, il manque 34,5 infirmiers pour combler tous les postes aux T.N.-O., soit 13 % des 264 postes. Inuvik et Yellowknife sont les plus touchés, avec, respectivement, 12 et 14 emplois à combler. Fort Smith est au troisième rang, avec 4 postes à remplir. Au cours des quatre dernières années, le taux de postes à combler aux T.N.-O. en soins infirmiers a varié de 10 à 18 %. Ce taux s’élevait à 16,3 % en 2001.
Selon ces cadres, la principale motivation des employés des soins infirmiers n’est pas le salaire, mais le développement professionnel. Cette conclusion est ressortie d’une étude réalisée en avril 2001 par l’Association des infirmiers des T.N.-O., qui place le salaire en deuxième position, suivi par les relations de travail, les avantages sociaux, la charge de travail, les relations avec la communauté et le logement.
Le gouvernement a analysé les salaires versés aux infirmiers et infirmières dans toutes les juridictions canadiennes. Selon les données recueillies, les employés des soins infirmiers aux T.N.-O ont le deuxième salaire de base le plus élevé au pays et le cinquième salaire maximum le plus élevé, après ajustement au coût de la vie. Ce dernier, calculé selon le modèle de l’Institut de recherche économique (IRE), révèle que Yellowknife est presque nez à nez avec Vancouver, Ottawa et Whitehorse. À Calgary, le coût de la vie est environ de 8 % moins cher qu’à Yellowknife, tandis qu’il est environ 18 % moins cher à Régina, en Saskatchewan. Ce calcul tient compte du coût d’un panier d’épicerie, de la possession et de l’entretien d’une voiture, des soins de santé, des coûts de logement et des taxes.
À moyen et long terme, le collège Aurora est un des piliers de la résolution du problème. Le système de santé attend l’entrée sur le marché du travail, en janvier prochain, de 26 finissants du programme de soins infirmiers du collège Aurora, alors que 50 finissants sont déjà en poste. Seize autres étudiants du Nord complètent présentement une formation en soins infirmiers dans une institution scolaire du Sud. Le gouvernement n’a aucune garantie que ces étudiants vont revenir travailler dans le Nord, mais il s’engage à être flexible. Du côté de la salle d’opération, la liste des employés sur appel est comblée jusqu’en janvier prochain. Ces employés proviennent du Sud et cumulent des contrats de 10 jours au besoin. Pas de chiffres n’ont été donnés sur les coûts reliés au transport et au logement de ces infirmiers.
Depuis la fermeture de l’unité de soins intensifs, 23 cas sur 188 ont été envoyés dans le Sud, alors qu’ils auraient pu être traités à Yellowknife. Les coûts de Médivacs sont de l’ordre de 5 000 dollars pour un transport aller-retour vers Edmonton. Deux postes ont été offerts jusqu’à maintenant et deux entrevues pour fin d’embauche sont à venir. Deux postes d’infirmier en obstétrique ont également été offerts.
Le rapport final sur la révision de la gestion de l’hôpital régional de Stanton est attendu au début du mois de novembre. Les résultats d’entrevues réalisées avec des infirmiers en poste et d’autres qui ont quitté seront publiés. Les cadres de l’hôpital et du ministère prévoient une rencontre en octobre afin de poursuivre leurs travaux.