Une firme de consultants dépose 37 recommandations au ministère de la Santé et des Services sociaux sur l’hôpital Stanton.
Selon la firme de consultants Western Management, la situation actuelle à l’hôpital territorial de Stanton est sérieuse et ne pourra pas tenir la route à moyen ou à long terme. Ce constat s’est traduit par le dépôt de 37 recommandations, le 15 novembre dernier, au ministère de la Santé et des Services sociaux, visant une refonte en profondeur de la gestion interne de l’établissement. Les domaines des ressources humaines, des pouvoirs délégués et de la gestion ont été revus de fond en comble, via un processus de recherche, d’entrevues et de sondages auprès des employés, anciens et actuels.
Les résultats de ce travail sur le terrain démontrent un écart inquiétant entre les perceptions des employés et des gestionnaires. Seulement 30,3 % des infirmiers et infirmières sont satisfaits ou très satisfaits de l’ambiance de travail et de leurs tâches, contre 91,7 % des gestionnaires. Pour combler les lacunes du système actuel, la firme propose la mise sur pied d’un plan d’action qui reflète un sentiment d’urgence, à l’échéancier serré mais réaliste, dont les réalisations seront dévoilées régulièrement aux employés et au public.
Ce plan devra tenir compte des recommandations émises par la firme. Parmi celles-ci, la demande d’une stratégie de recrutement et de maintien en poste efficace et vigoureuse se présente comme la clef de la solution. D’ailleurs, les employés en infirmerie ne sont pas du tout satisfaits des efforts déployés par la direction de l’hôpital pour identifier les raisons derrière le roulement du personnel et pour y remédier. Cette stratégie devra créer des postes surnuméraires dans les secteurs spécialisés afin d’éviter les interruptions de service en cas de départs non prévus. La firme suggère au ministère de mettre l’accent sur des stratégies de commercialisation afin de vendre aux spécialistes du Sud la vie dans le Nord. La réduction des délais d’embauche, la recherche de spécialistes au niveau international et l’offre de mesures incitatives, comme des bourses aux finissants de programmes en soins infirmiers, sont privilégiées.
Le secteur des ressources humaines a également été scruté à la loupe. Pour planifier à l’avance les postes à combler et les besoins en matière d’embauche, la firme propose un plan de dotation des ressources humaines, présenté sur le modèle de l’offre et la demande. Ce plan doit identifier les lacunes du système en déterminant quels sont les effectifs en place et lesquels sont à combler.
Le maintien en poste des employés est abordé par les recommandations. La firme reconnaît que plusieurs programmes sont en place, mais elle n’est pas convaincue qu’ils soient bien compris ou efficaces. La poursuite des initiatives en matière de développement, de formation et d’éducation est fortement recommandée.
Du côté de la gestion, la firme de consultants recommande une meilleure définition des rôles et des responsabilités tant du ministre, du ministère que de l’administration et des gestionnaires. Le document révèle que « les conclusions tirées des entrevues et de la révision des documents indiquent que, malgré les directives données par ces documents, il y a toujours un manque de compréhension et/ou d’acceptation tant du côté du conseil d’administration que des gestionnaires, sur leurs responsabilités respectives. »
Parmi les autres propositions, un plan stratégique définissant des mesures de performance est souhaité. Les gestionnaires de l’hôpital doivent également faire preuve de plus d’autorité. Le taux de satisfaction des employés face à l’autorité manifestée par les gestionnaires est de moins de 50 %. La firme recommande aussi le développement d’un plan de communication visant une meilleure transparence face au public, aux employés et aux médias.
La réforme proposée pour cet établissement de soins de santé a été assortie d’un échéancier qui propose, dès décembre, la mise sur pied des étapes ciblées dans le rapport et ce, jusqu’en novembre 2003. Cette révision avait été commandée initialement par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Michael Miltenberger, en septembre dernier. Celui-ci, en réaction à la révision, a mentionné qu’il est important d’agir rapidement pour assurer la mise en œuvre des recommandations en temps utile. Il a indiqué que les progrès réalisés doivent être dévoilés au fur et à mesure.