Une large délégation des Territoires du Nord-Ouest était à Winnipeg, du 19 au 21 septembre dernier, pour assister à la première assemblée générale annuelle de la Société Santé en français. Ce nouvel organisme a pour mandat de favoriser le développement de services de santé en français à l’intention des communautés francophones en situation minoritaire.
La délégation des TNO était composée de Roxanne Valade, Léo-Paul Provencher, André Légaré, Gérard Lavigne, Regina Pfeiffer et du coordonnateur du réseau ténois, Yves Plourde. « La première AGA faisait état des accomplissements réalisés au cours de la dernière année, en plus de permettre aux différents réseaux de bénéficier des succès d’autres réseaux qui ont été formés, dont TNO en Santé. On a partagé les succès, mais aussi les difficultés rencontrées pour mettre en place une meilleure accessibilité au niveau des soins de santé », explique le coordonnateur. En tout, 17 réseaux provinciaux et territoriaux ont été formés, à l’échelle nationale, au cours de la dernière année. Ceux-ci se partageront une enveloppe de 20 millions de dollars au cours des cinq prochaines années, provenant du gouvernement fédéral.
Aux Territoires du Nord-Ouest, la conférence de fondation du réseau a eu lieu le 24 mai dernier. « Il était important que ceux qui sont sur le comité de coordination du réseau comprennent bien les enjeux touchant la Société Santé en français. Avoir une grosse délégation nous a permis d’avoir une voix au niveau national et d’être capable de faire valoir des points qui reflètent davantage les conditions aux TNO », de laisser entendre M. Plourde.
À titre d’exemple, celui-ci cite la population peu élevée des Territoires du Nord-Ouest, et notamment celle de la population francophone. « Ici, nous sommes beaucoup moins nombreux qu’en Ontario, par exemple. Donc l’accessibilité et les services sont très différents. Un autre point important est au chapitre de la formation. Dans les autres provinces, nous avons des universités qui offrent de la formation en santé, ce qui n’est pas le cas aux TNO. Il y a donc tous les aspects de recrutement et de maintien en poste qui deviennent importants », poursuit le coordonnateur.
Selon lui, le Comité de coordination du Réseau TNO Santé en français devra, au cours des prochains mois, identifier les services qui sont maintenant disponibles dans la langue de Molière. Ensuite, il faudra voir à communiquer cette information à la communauté. « Deuxièmement, il faudra voir comment on peut améliorer l’accessibilité et l’étendre au niveau des divers soins en français ».
En ce qui à trait à la formation, au recrutement et à le maintien en poste, M. Plourde et le comité de coordination entendent explorer plusieurs possibilités, par exemple, la formation à distance ou par téléconférence. Pour ce faire, des liens avec différentes institutions d’enseignement seront nécessaires. « Nous devons créer des liens avec le consortium national, formé de dix institutions de formation à travers le Canada. Mais il faut aussi voir comment on peut intéresser des jeunes et des gens de la santé à venir s’installer ici aux Territoires ».
Yves Plourde ne voit cependant pas le Réseau TNO Santé en français comme un organisme revendicateur. « À la base, la mission première des soins de santé est de faire du bien aux gens, et non de créer un climat inconfortable. Les gens qui sont sur le terrain ont tous le même souci de soigner les gens. Il n’est absolument pas question de revendication. Il s’agit simplement de s’assurer que les gens ont accès aux services de soins de santé dans leur langue. Surtout dans certains secteurs où c’est essentiel d’avoir cette compétence ».