le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 12 janvier 2007 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:36 Santé

Virus respiratoire syncytial: La pédiatrie de Stanton à bout de souffle

Virus respiratoire syncytial: La pédiatrie de Stanton à bout de souffle
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Une vague d’infections pulmonaires venue du Nunavut crée un engorgement important à la pédiatrie de l’hôpital Stanton, le principal établissement sanitaire des Territoires du Nord-Ouest.

Selon la direction de l’hôpital Stanton, mardi dernier, tous les lits de la pédiatrie étaient occupés par de jeunes enfants atteints du virus respiratoire syncytial (VRS). Chacun de ces jeunes patients provient de la région de Kitikmeot, dans l’ouest du Nunavut.

Le VRS est un virus qui se manifeste comme un rhume. Les principaux symptômes sont des écoulements nasaux et de la fièvre. Le virus est sans danger pour les adultes et les enfants de plus de deux ans, mais peut incommoder sévèrement les poupons.

« La majorité des enfants hospitalisés ont moins de six mois », affirme le Dr Michael Young, de l’unité de pédiatrie de Stanton. Chez les bébés, le VRS peut nécessiter une hospitalisation d’une durée moyenne d’une semaine. Le virus n’est pas mortel.

Les enfants nés prématurément ou ceux qui souffrent d’une maladie pulmonaire ou cardiaque, sont plus à risque de contracter le VRS, de même que ceux qui résident avec des fumeurs. Les enfants du Grand Nord semblent davantage propices à nécessiter une hospitalisation suite à une infection par le VRS. L’allaitement maternel réduit les risques d’attraper ce virus.

Le pédiatre Michael Young affirme que le nombre de malades atteints du VRS à Stanton est changeant. « Ce week-end, ça oscillait entre 20 et 30 cas », dit-il. L’unité de pédiatrie de Stanton, qui sert également pour la chirurgie, compte 20 lits. L’hôpital a une équipe de trois pédiatres.

La direction de l’hôpital Stanton affirme être en mesure de faire face à la situation et indique que tous les patients admis en pédiatrie continueront de recevoir les soins adéquats. « La situation est sous contrôle. Nous avons assez de personnel », déclare la directrice de l’hôpital Stanton, Sylvia Haener.

Étant donné l’engorgement de la pédiatrie – et donc de la chirurgie – Haener annonce cependant que certains patients vont devoir être transférés en Alberta. « Il est difficile pour nous d’accueillir plus d’une vingtaine de patients [à la fois], si nous souhaitons offrir les soins appropriés », dit-elle. Déjà, des patients ont été transportés à Edmonton.

Un problème du Nunavut

« À ce stade-ci, c’est vraiment un problème du Nunavut », affirme l’hygiéniste en chef des Territoires du Nord-Ouest, le Dr André Corriveau. En date du 9 janvier, tous les poupons atteints du VRS admis à Stanton provenaient de la région de Kitikmeot.

« Nous faisons tout notre possible pour éviter que ça se propage », poursuit Corriveau.

L’hygiéniste en chef se fait rassurant et affirme que cette vague de VRS ne concerne pas, pour l’instant, les résidents des TNO. « La vague qui touche le Nunavut a cependant des implications ici, parce que cela affecte l’hôpital Stanton » qui dessert la région de Kitikmeot.

« C’est une situation que nous vivons pratiquement à chaque année. Quant à moi, tout ça, c’est plutôt le routine habituelle », ajoute-t-il. Il évoque l’année 1982, durant laquelle l’hôpital Stanton avait accueilli une centaine de poupons du Nunavut, tous atteints du VRS.

Si le Dr Corriveau conserve son flegme face à cette situation, il en profite tout de même pour inviter les Ténois à respecter les règles élémentaires d’hygiène. « Lavez vous souvent les mains, c’est le plus important », répète-t-il sur tous les tons.

Il ajoute qu’une personne malade ne doit pas, sous aucun prétexte,se rendre au travail ou à l’école.