Pour réduire les listes d’attentes dans les soins de santé, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, tout comme celui du Nunavut, investira dans la formation des infirmières.
C’est ce qui a été annoncé le 11 avril, alors que le ministre de la Santé du Canada, Tony Clement, était à Yellowknife pour mettre en lumière le versement d’une allocation de 4,6 millions de dollars au gouvernement des TNO afin de réduire les listes d’attentes. Ces fonds sont consentis contre l’engagement du gouvernement territorial de réduire ses listes d’attentes à un certain niveau d’ici 2010.
Plus précisément, l’argent servira à la mise en place d’un programme de formation en santé communautaire pour les nouvelles infirmières, à l’élaboration de projets de placements d’infirmières dans les communautés éloignées et à l’élargissement de l’archivage de l’imagerie diagnostique.
Le Grand Nord canadien est un endroit exceptionnel et les enjeux de santé auxquels les territoires font face le sont tout autant. C’est pour cette raison que les gouvernements territoriaux pourront dépenser les fonds fédéraux à d’autres fins que celles définies pour les provinces du Sud (voir autre texte en p.2).
L’initiative fédérale souligne le ministre ténois de la Santé et des Services sociaux, Floyd Roland, « reconnaît le caractère unique des besoins des territoires ». Le ministre Roland insiste pour dire que l’enjeu le plus important pour les TNO est l’accès aux communautés éloignées à de services de santé primaire.
Son homologue du Nunavut, Susan Aglukkaq abonde dans le même sens. « Ce qu’il faut comprendre c’est que les six priorités définies dans le plan fédéral de réduction des listes d’attentes, chez nous, ce sont des soins que nous n’offrons pas dans nos hôpitaux. Ils sont offerts à l’extérieur du territoire via des ententes avec les provinces. »
« Nous avons choisi de miser sur les infirmières parce que, à court terme, il est impensable que nous ayons des docteurs dans chaque localité », explique Floyd Roland. « Les infirmières sont aux premières lignes des soins de santé communautaires aux TNO et, à plusieurs égards, nous dépendons de leur expertise », ajoute-t-il.
Pour réduire les coûts et les encombrements associés aux déplacements par avion des malades des communautés éloignées, le ministre indique que son gouvernement concentrera ses efforts dans les services de télé-médecine.
Le ministre fédéral, pour sa part, s’est dit ouvert aux demandes différentes du Nord. « Les Canadiens veulent que nous accomplissions des objectifs, c’est ce que nous faisons », a lancé Tony Clement.
Questionné par le député de Yellowknife Centre, Robert Hawkins, sur les plans du fédéral pour s’assurer que plus de médecins formés au Canada pratiquent au pays, le ministre a balayé la question.
« L’an dernier, plus de médecins américains sont venus pratiquer au Canada que de médecins canadiens sont allé pratiquer aux États-Unis. Statistiquement nous sommes gagnants », a répondu le ministre. L’année 2006, bien entendu, était une exception.
« Nous pourrions tous accueillir davantage de médecins », a rétorqué Hawkins.
Les langues : pas une priorité
Les fonds fédéraux ne serviront pas à améliorer l’offre de services dans les onze langues officielles des TNO.
« Bien sûr c’est un défi que nous avons. Et nous reconnaissons que nous avons des difficultés [à offrir les services de santé dans les langues officielles autres que l’anglais]. En fait nous avons même des difficultés, ici, à Yellowknife et dans les centres régionaux », a reconnu le ministre Floyd Roland.
Il indique cependant que la question des langues ne concerne pas son ministère et ajoute que les fonds fédéraux iront aux priorités les plus urgentes.
« Nous voyons vraiment [les soins de santé primaire en régions] comme le goulot dans lequel nous devons investir pour faire débloquer les listes d’attentes », dit-il.