L’hiver, l’humeur et la lumière
Rues verglacées, ciel couvert et vague de froid… Même les Canadiens qui adorent l’hiver peuvent finir par en avoir assez. Mais si votre humeur maussade persiste et vous empêche de bien fonctionner, il se peut que vous souffriez d’un type de dépression qui se manifeste de façon saisonnière.
En hiver, quand les jours raccourcissent, pour plus de 600 000 Canadiens débute un nouveau calvaire, car ils souffrent du désordre affectif saisonnier ou dépression hivernale.
À la même période, près de 60 % de la population subit le blues de l’hiver. La recherche sur la dépression hivernale se poursuit, mais on croit connaître quelques-uns des facteurs qui y sont liés. On peut citer entre autres :
- Réduction du nombre d’heures de clarté, qui peut entraîner une diminution importante de la quantité de certaines substances chimiques qui régissent l’humeur dans le cerveau;
- Perturbations hormonales (cortisol, thyroïde)
- Réduction de la sensibilité de la rétine à la lumière
- Températures froides de l’hiver, qui peuvent inciter le corps à se reposer et perturber le rythme circadien (le cycle naturel de 24 heures du corps)
- Pression barométrique et importance des précipitations
- Mécanismes psychologiques et traits de personnalité
- Neurotransmetteurs et messagers chimiques dans le cerveau qui contribuent à réguler le sommeil, l’humeur et l’appétit – il peut y avoir une perturbation du taux de ces substances chez les personnes atteintes de dépression hivernale
Certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres. Les habitants des zones nordiques, qui ont des quarts de travail, généralement des femmes, sont soudainement moins énergiques, manquent d’intérêt pour leurs activités habituelles, sont d’humeur maussade, et se sentent plus fatigués. Il ne faut toutefois pas confondre le blues hivernal avec la dépression saisonnière. Cette dernière frappe beaucoup plus fort et se caractérise par des malaises physiques, une baisse d’énergie, de la tristesse, une libido à plat, un désir d’isolement, un besoin accru de sommeil, des difficultés de concentration.
Pour chasser ce mauvais blues, outre un séjour au soleil, il y a luminothérapie qui consiste à s’exposer à une lumière blanche intense qui rappelle celle du soleil l’été. Cela peut permettre un regain de vitalité et une humeur plus joyeuse. Des appareils sont en vente libre dans les pharmacies. De plus, les aliments étant des régulateurs du cerveau, quelques changements des habitudes alimentaires pourraient être bénéfiques pour l’humeur et la vitalité : diminuer la quantité de café, éviter de sauter des repas, consommer du poisson gras une ou deux fois par semaine, privilégier les légumes verts feuillus et les céréales complètes qui sont riches en B6, miser sur des aliments complets, des fruits et légumes de saison. Malgré une bonne hygiène de vie, 5 % de la population devra consulter, car elle, elle souffre de dépression hivernale.
Source : sante.canoe.com