Yellowknife accueille la Commission de la santé mentale du Canada.
Rien de moins que de transformer le système de santé mentale actuel. Voici le mandat de la Commission de la santé mentale du Canada qui s’est arrêté à Yellowknife, ce mardi 24 mars. Le but de la visite de cet organisme indépendant financé par le gouvernement fédéral est de dialoguer avec les intervenants du secteur de la santé mentale pour établir une stratégie canadienne exhaustive sur les changements à apporter au système de santé mentale du pays.
Howard Chodos, qui est le directeur de la Commission, assure qu’il est primordial d’avoir une approche nationale pour diminuer la confusion chez ceux qui cherchent de l’aide en matière de santé mentale. « Selon des données, seulement un tiers des Canadiens vivant avec des troubles mentaux réussissent à faire face à leurs besoins. Si l’on regarde les statistiques chez les mineurs, c’est le quart d’entre eux qui obtient le support nécessaire pour améliorer leur qualité de vie ou pour retrouver la capacité de fonctionner au sein de la société », explique-t-il.
L’élaboration d’une stratégie nationale est guidée par un cadre élaboré par la Commission et présenté durant les dialogues avec les intervenants. Ce cadre propose huit objectifs à intégrer dans un système de santé mentale transformé, pouvant être appliqué aux nombreux contextes propres à chacune des juridictions et régions du pays. « Quand on parle de transformer un système, il faut clarifier que nous sommes loin actuellement de posséder un système, car il n’y a pas de services organisés ou intégrés à l’échelle du pays en matière de santé mentale. La santé mentale a souvent été laissée de côté par les gouvernements. Alors que dans les provinces canadiennes, il est possible de travailler sur certains acquis et sur une base de services et d’infrastructures, nous nous rendons compte que dans les territoires canadiens les défis sont encore plus énormes, car il y a un manque complet de services dans les communautés », de faire valoir M. Chobos qui se réjouit d’entendre la voix des résidents du Nord.
Mandatée pour développer la stratégie, mais non pour la mettre en place, la Commission s’est fixé deux étapes pour réussir à proposer une transformation nationale. Dans un premier temps, elle discute des caractéristiques que devrait présenter un système de santé mentale transformé et dans une seconde phase elle se penchera sur la manière d’atteindre les objectifs fixés. Les différents secteurs comme l’éducation, les soins de santé ou le milieu de travail seront visés pour répondre aux besoins en matière de santé mentale des différents groupes de la population : les enfants, les adolescents, les autochtones…
La capitale ténoise est la onzième ville canadienne sur les treize parcourues depuis le mois de février 2009 par la Commission de la santé mentale du Canada. En parallèle, la Commission invite tous les Canadiens et Canadiennes à s’exprimer en ligne sur le même document de référence utilisé lors des rencontres avec les spécialistes : www.commissionsantementale.com.
La première phase s’achèvera au cours de l’été avec la rédaction des objectifs issus de la consultation nationale, et la seconde s’étalera probablement sur deux ans pour finaliser cette stratégie. M. Chobos indique qu’il y aura probablement une troisième étape impliquant la présentation des travaux de la Commission devant les différentes provinces et territoires.