Les réaménagements administratifs de Santé Canada ont des impacts sur les services de santé en français.
Comme plusieurs organismes francophones hors Québec, le Réseau TNO Santé en français est touché par les remaniements administratifs du gouvernement fédéral. Un état des lieux.
Le Réseau TNO Santé en français est en quelque sorte l’interface entre les francophones des TNO et le système de santé. De concert avec les différents paliers de ce système, il participe à la mise en place de personnel bilingue dans les hôpitaux, les cliniques, etc. Il œuvre en outre dans la prévention. Or, en 2013-2014, le Réseau TNO devra restreindre ses activités, en raison d’un budget diminué par le gouvernement fédéral.
« Depuis le 31 mars, explique Jean de Dieu Tuyishime, coordonnateur du Réseau TNO, nous sommes entrés dans un nouveau cycle administratif de cinq ans, comme les 15 autres membres du réseau Société Santé en Français (SSF). Les activités de ce cycle sont habituellement financées par Santé Canada. Or, Santé Canada a coupé dans l’enveloppe budgétaire dévolue à SSF, ainsi que dans deux autres programmes, pour en financer un quatrième. Il y a de nouvelles règles, donc de nouvelles façons de faire des demandes de subvention. Nous n’avons eu qu’un petit montant d’argent pour faire la transition, en attendant que ces règles soient connues. »
La SSF a demandé à Santé Canada du financement pour son nouveau programme quinquennal, Destination Santé 2018, financement dont une partie échouerait à Réseau TNO. La réponse de Santé Canada n’est pas attendue avant le 31 mars 2014. Réseau TNO, qui est chapeauté par la Fédération franco-ténoise, souhaite également aller chercher du budget dans le nouveau volet de Santé Canada, le Fonds d’investissement stratégique. Ces subsides sont accordés à la discrétion de Santé Canada, et les critères d’admissibilité n’étaient pas divulgués au moment d’écrire ces lignes.
Moins présent hors de Yellowknife
La diminution du budget du Réseau TNO Santé en français entraîne donc une diminution de ses activités. Il ne faut pas pour autant en conclure qu’il entrera en catatonie. Jean de Dieu Tuyishime énumère les événements à venir : « Nous continuerons à sensibiliser nos partenaires de la santé, entre autres la communauté, les gestionnaires et les professionnels à l’offre active des services en français. Nous nous sommes rendu compte que lorsque l’offre diminue, c’est également le cas de la demande. Nous allons aussi continuer à faire de la sensibilisation à l’activité physique, de la prévention (cours de réanimation cardio-respiratoire, notamment), mais nos projets hors de Yellowknife vont beaucoup diminuer. » Réseau TNO Santé devra en outre réduire sa participation à des forums. Par contre, le travail de recrutement de professionnels et de stagiaires va continuer. En 2012 et 2013, le Réseau, en partenariat avec le Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO), a rencontré des étudiants en santé de l’Université d’Ottawa et de Montréal pour les inciter à venir faire leur stage ou travailler ici. C’est ainsi que, par exemple, un étudiant en inhalothérapie de l’Université d’Ottawa fera un stage à l’hôpital Stanton en novembre. Et comme la rétention d’une personne dans une nouvelle région ne tient pas qu’au travail, le Réseau travaille avec le Collège nordique francophone à l’accueil des nouveaux venus, afin de les aider à s’acclimater : logement, éducation et autres ressources.