Anne Morin, stagiaire de l’institut collégial d’Ottawa à l’hôpital Stanton de Yellowknife
Recueil de propos exprimés lors des chroniques santé diffusées sur Radio Taïga les samedis à 11 heures
Le programme de thérapie respiratoire à La Cité, le collège d’arts appliqués et de technologie d’Ottawa est un programme de trois ans, et c’est à la moitié de son programme qu’Anne Morin s’est vu offrir des possibilités de faire son stage à Yellowknife. Il s’agit d’une sélection faite par les responsables du programme qui évaluent le profil des étudiants par rapport aux disponibilités.
Même si la température reste un des défis à vivre dans le Nord l’hiver, Yellowknife ne possède pas un climat humide, ce qui est un avantage par rapport aux régions du sud-est canadien.
S’il n’y a pas de journée typique en inhalothérapie, une journée de travail peut normalement se passer entre 7 h et 17 h, mais le service est ouvert 24 heures sur 24, et on ne peut demander à un patient de retenir son souffle pendant les heures de fermeture. Les intervenants sont donc sur appel en tout temps et doivent s’attendre à traiter toute sorte de clientèle, allant du bébé prématuré à l’ainée qui provient d’une collectivité ailleurs aux TNO, car comme son nom l’indique, l’Hôpital territorial Stanton de Yellowknife ne dessert pas seulement la capitale, mais tous le territoire.
Une expérience dans cet environnement médical diffère beaucoup de celle acquise dans d’autres centres de santé importants aux Canada. C’est une ambiance de travail familiale agrémenté d’un échange culturel constant.
Les cas traités à Yellowknife sont similaires à ce qui peut être retrouvé ailleurs au pays, mais l’origine de ces interventions semble provenir des problèmes retrouvés dans la communauté du Nord, tel que les mauvais traitement et l’alcoolisme, ce qui demande aux intervenants un contrôle plus aigu de leurs émotions.
La bonne ambiance à l’hôpital ainsi que les initiatives pour le développement professionnel fournies par l’administration ténoise sont des raisons convaincantes pour qu’un stagiaire veuille obtenir un emploi au sein de ce service de santé, encore faut-il que le stagiaire soit ouvert à profiter des occasions qui lui sont offertes; un trait de caractère qui n’est pas présent chez tous.
Si les étudiants de La Cité d’Ottawa suivent leur programme en français, le stage à l’hôpital Stanton ne l’est pas. Un patient francophone ou un collègue sont une bonne occasion d’échanger en français, mais les services se font à 90 % en anglais. C’est un défi, alors que durant des journées chargées, il est toujours plus demandant d’évoluer dans une autre langue que sa langue maternelle. Que ce soit pour les échanges ou pour ce qui est de la terminologie, il serait parfois plus facile de s’exprimer en français. Toutefois, savoir lire les gestes des patients et avoir une équipe de collègues qui comprennent les difficultés linguistiques sont des bons outils pour obtenir satisfaction dans son travail.
Dans un environnement de soins de santé, un inhalothérapeute peut être comparé au cowboy de l’hopital : appelé en situation d’urgence ou critique, ce thérapeute stabilise le client ou gère la situation jusqu’à ce que le patient soit plus calme. Il s’agit d’un travail très valorisant, surtout dans un petit centre de santé comme Yellowknife où les thérapeutes respiratoires ont les connaissances pour toutes les situations et où ils sont appréciés à leur juste valeur.