Carolanne Benson, Stagiaire de l’institut collégiale d’Ottawa à l’hôpital Stanton de Yellowknife.
Recueil de propos exprimés lors des Chroniques Santé diffusées sur Radio Taïga
les samedis à 11 heures.
La différence la plus frappante entre un hôpital d’un grand centre et l’hôpital de Yellowknife est le nombre de lits. Alors qu’à Ottawa un hôpital peut contenir 500 lits, le seul hôpital de Yellowknife ne compte que 100 lits et ils ne sont jamais tous occupés. En tant que physiothérapeute, il faut aussi savoir se débrouiller avec les ressources disponibles à l’hôpital alors que les fournisseurs de matériel médical ne sont pas à proximité.
Les pratiques médicales sont les mêmes avec les hôpitaux de la capitale canadienne. Avec la différence qu’à l’hôpital territorial de Yellowknife, la tendance est de remettre les patients sur pieds rapidement, pour que le suivi et la réhabilitation se fassent dans les centres de santé régionaux ou dans les plus petites collectivités des TNO.
Pour un étudiant au programme d’ergothérapie à La Cité, le collège d’arts appliqués et de technologie d’Ottawa, l’enseignement se déroule en français. La réalité du stage à Yellowknife est tout autre alors que les superviseurs sur place sont le plus souvent anglophones. Les échanges avec les patients francophones sont rares également. L’apprentissage du vocabulaire spécialisé anglophone est un défi alors qu’il se fait sur le terrain. Le cursus francophone de la capitale fédérale fait peu de place à la préparation de la réalité canadienne en matière de langue officielle au sein des hôpitaux des milieux anglophones. Toutefois au sein de l’hôpital, les efforts d’apprentissage sont encouragés par les réponses et le soutien des superviseurs.
En tant qu’étudiant à la Cité, le partage avec les autres stagiaires à travers le pays prend la forme d’un blogue qui doit être alimenté chaque semaine. C’est une source d’information, un réconfort et un soutien non négligeable pour les cohortes éparpillées au Canada. Le stage à Yellowknife suscite premièrement des questionnements venant de ses pairs face au climat de l’hiver puis sur les particularités et l’ambiance du lieu de travail qu’est l’hôpital. Le stage en physiothérapie permet de découvrir des techniques utilisées après exercice tel que l’enveloppement à froid. Les matins sont occupés aux étages de l’hôpital avec l’accompagnement des physiothérapeutes et des ergothérapeutes dans les visites aux patients. Les après-midi sont dédiés au suivi plus spécifique comme la confection des orthèses ou les traitements en pédiatrie.
L’expérience vécue est mémorable pour les stagiaires, car elle est unique. Il y a beaucoup de tâches administratives, de réception/expédition de documents avec les collectivités des régions ténoises. De la paperasse qui n’est pas forcement dans les descriptions de tâche mais qui se fait usuellement pour finalement donner un stage qui n’est pas uniquement de la pratique au sein des étages de l’hôpital.