le Dimanche 27 avril 2025
le Vendredi 13 avril 2018 14:40 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Santé

Santé mentale Consultation sur la santé mentale en français

Santé mentale Consultation sur la santé mentale en français
0:00 0:00

 

Le Réseau TNO Santé veut implanter la téléconsultation en santé mentale aux TNO.
 

Les ressources anglophones en santé mentale étant lacunaires aux TNO, on s’étonnera peu qu’elles soient quasi inexistantes dans l’autre langue officielle du Canada. Mais quels types de services veut la population dans ce domaine?

L’expérience vécue par les francophones, la nature de leurs besoins et les pistes de solutions sont au cœur d’une démarche entreprise par le Réseau TNO Santé en français (RTS), qui a confié à Tait Communications la tâche de mener un sondage, en ligne jusqu’au 19 avril, et une consultation publique, qui avait lieu le 5 avril dernier. Les informations recueillies, explique la consultante de Tait, Natalie Labossière, s’ajouteront à des données (options, statistiques) récoltées par le gouvernement ténois pour dresser un portrait réaliste de la situation. Tait produira vers le début du mois de mai une brochure pour sensibiliser la population et dresser un état des lieux, des ressources.
Il ressort de la consultation que de l’aide psychologique en français est disponible au privé, mais qu’elle est hautement lacunaire sinon inexistante du côté gouvernemental. D’autant plus, souligne la coordonnatrice du RTS, Audrey Fournier, que les administrateurs de services de santé ne connaissent pas toujours les capacités linguistiques de leurs employés et que ceux-ci ne veulent pas toujours les faire connaître de peur d’être surchargés de travail. De surcroît, observe Mme Fournier, les intervenants n’ont pas toujours des outils en français, comme des tests d’évaluation en orthophonie.

La grande variété des troubles et des degrés d’intensité de problèmes de santé mentale, a affirmé un participant, fait en sorte que l’on ne sait pas à qui s’adresser. Le manque de ressources communautaires a aussi été relevé, des groupes d’entraide par exemple, ou encore des groupes pour des gens qui ont des problèmes de consommation, de type Narcotiques ou Alcooliques anonymes.

Une dizaine de personnes ont répondu au sondage jusqu’à présent. Leurs propos, résume Natalie Labossière, vont dans le sens de ceux tenus lors de la consultation.

Des solutions
La CSFTNO a pris l’initiative de demander une traduction du programme TAMi (Talking about mental illness). Utilisé notamment aux TNO, en Colombie britannique et en Ontario, ce programme s’adresse aux élèves de 8e année et plus, explique la directrice générale de la CSFTNO, Yvonne Careen, et comporte des modules de discussions et aborde les préjugés associés à la maladie mentale; une personne ayant des troubles de santé mentale vient s’adresser aux élèves.

De son côté, le Réseau TNO Santé en français déposera sous peu une demande de financement pour un projet-pilote de service de téléconsultation en santé mentale, qui pourrait être opérationnel dès cette année et jusqu’en 2021. Cet outil a déjà été utilisé au Nunavut, précise Audrey Fournier, qui considère que même si les gens préfèrent des soins en personne, la téléconsultation, dans une petite collectivité, règle la difficulté de confier ses problèmes à une personne de sa connaissance, sans parler de la question des délais.

Soins de santé universels
À l’occasion de la Journée internationale de la santé, le 7 avril dernier, la Commission de la santé mentale du Canada a rappelé que l’accès à des services de psychothérapie financés par des fonds publics est une étape essentielle vers de véritables soins de santé universels. Par voie de communiqué, l’organisme a dit espérer que « l’engagement du gouvernement fédéral l’année dernière d’offrir aux provinces et territoires la somme de 5 milliards de dollars sur une période de 10 ans pour améliorer l’accès aux soins de santé mentale rompe avec les décennies de sous-financement et d’exclusion des services de santé mentale. Pendant de nombreuses années, le financement des soins de santé mentale au Canada s’élevait à environ 7 % des dépenses de santé, bien en dessous de celui de pays homologues, comme le Royaume-Uni, qui investit près de 13 % de son budget de santé dans la santé mentale. »

La Commission de la santé mentale rappelle que les personnes à faible revenu, qui n’ont pas accès aux fournisseurs privés, vivent le préjudice des longs délais d’attente dans le système public. Selon cet organisme, une personne sur trois éprouve un épisode de problème de santé mentale dans la vie.