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le Jeudi 17 septembre 2020 17:56 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Santé

Des couleurs plein la tête

Des couleurs plein la tête
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Pour aider les personnes atteintes de diverses maladies mentales, Marie-Christine Aubrey
s’est lancée à l’aide d’une amie dans la confection de couvertures colorées très spéciales.

À Fort Smith, de petites mains habiles tissent et brodent sans relâche depuis quelques mois. Un seul objectif, redonner le sourire aux personnes atteintes de maladies mentales. Marie-Christine Aubrey et son amie Bozena Robertson, l’une francophone, l’autre anglophone, se sont lancées dans la création de couvertures spécialement conçues pour stimuler les neurones.

Pour comprendre, remontons le fil de l’histoire. Au départ de cette aventure, un simple achat de laine qui les a menées de l’autre côté de l’Atlantique. « On a acheté des patrons à une dame en Islande, elle faisait des couvertures en crochet absolument splendides, se rappelle Marie-Christine Aubrey. On s’est tout de suite demandé ce qu’on pourrait faire avec ça. »

Elles entendent alors parler des couvertures fidget. Du côté du français, pas de traduction spécifique outre que « couverture d’éveil sensoriel ».

6 à 7 heures de travail

Concrètement, ces couvertures consistent en un tissage de laines, plus colorées les unes que les autres, ordonnées en formes géométriques variées. À cette base sont cousus différents objets. Des fermetures éclair, des rubans, et autres petits personnages laineux. « Pour une création, il faut compter entre six et sept heures, pas moins », précise Marie-Christine Aubrey.

Le principe de cette création est de faire manipuler les différents items aux personnes qui font de la démence, ou bien de canaliser l’attention des jeunes enfants. « C’est pour apporter du bonheur, de dire Mme Aubrey. Et quand on en a vu le bénéfice, on s’est dit que c’était formidable de pouvoir rendre heureux ces personnes-là. »

Matières, formes, couleurs… Les cinq sens s’activent au contact de cette couverture. « Si c’était un tableau, on ne ferait que le regarder. Là, il est question de toucher, ça stimule », insiste-t-elle avant d’ajouter : « Ouvrir une fermeture, c’est facile pour nous, mais pour les personnes atteintes de démences, qui ne bougent pas beaucoup, ce n’est pas simple. »


Service à la communauté

Après la confection des premières couvertures, les deux créatrices ont décidé de contacter différentes organisations luttant contre la démence, par exemple la maison des soins Northern Lights installée à Fort Smith. « Je ne peux pas toujours me déplacer partout, donc l’idée serait que certaines personnes puissent également en distribuer », lance la créatrice francophone.

Au total, sept couvertures ont été données à travers la ville et une dizaine à Yellowknife. « On va également tenter de rejoindre Hay River et Inuvik, là où il y a des résidences qui traitent la démence, envisage Mme Aubrey. Alors on n’a pas fini ! »

« Nous ne sommes que deux à la confection, mais nous avons besoin de plus de monde parce qu’on nous en a déjà demandé 17 autres », souligne-t-elle.

Les deux tisseuses ont également dans l’idée de faire participer les personnes concernées dans la création. « Le but est d’inviter d’autres gens à le faire, qu’un groupe puisse se joindre à nous. »