Iqaluit -Une consultation axée sur la lutte contre la discrimination et le racisme, particulièrement au Nord, s’est déroulée les 24 et 25 mars dernier à Iqaluit. « Le temps est venu de mettre en place une stratégie concrète et durable. Nous n’avons pas fait suffisamment de progrès », a déclaré la secrétaire d’État pour le multiculturalisme, Hedy Fry.
« Nous devons savoir qui sont les victimes du racisme et de la discrimination au Canada », a-t-elle ajouté. Les voix des peuples autochtones en provenance des trois territoires se sont élevées lors de la consultation pour rappeler qu’ils attendent toujours des excuses publiques du gouvernement du Canada pour les injustices subies depuis des décennies. « Le gouvernement canadien doit reconnaître le passé », a affirmé Tom Eagle, qui travaille au Tree of Peace Friendship Center de Yellowknife. « L’éducation est très importante. [Š] Quand l’Évêque Desmond Tutu de l’Afrique du Sud, a visité les réserves autochtones du Canada, il a avoué n’avoir jamais vu de tels endroits, même en Afrique du Sud », a soutenu Tom Eagle.
Les participants ont également discuté des cicatrices laissées par les écoles résidentielles : la perte des cultures, des traditions et des langues autochtones. « Au Yukon, une langue autochtone est morte au cours des dix dernières années. Une menace linguistique pèse sur le monde. Si la situation évolue dans la direction actuelle, plus de la moitié des langues disparaîtront », a souligné un arbitre de la Commission des droits de la personne du Yukon, Michael Dougherty.
La question des politiques gouvernementales a été abordée. « La relocalisation des Inuits, l’incarcération des Japonais lors de la deuxième guerre mondiale, l’attitude coloniale des gouvernements. Il faut accepter notre responsabilité et déterrer l’histoire du racisme au Canada », a indiqué la vice-présidente du Conseil sur la condition féminine des T.N.-O., Maureen Doherty. « Christophe Colomb n’a pas découvert les Amériques, il y avait des gens ici bien avant lui », s’est exclamé Tom Eagle. « Il faut parler de la vraie histoire. Christophe Colomb ne savait pas où il allait ! », a-t-il poursuivi.
Les discussions, qui ont d’abord porté sur les causes et les victimes du racisme et de la discrimination, se sont ensuite poursuivies lors d’ateliers visant à établir une liste de recommandations pour relever les défis afin de parvenir à l’éradication du racisme et de la discrimination. La semaine prochaine, dans L’Aquilon, il sera question des recommandations comme de réécrire l’histoire et de revoir les programmes d’enseignement. À suivre !