Le projet, initialement prévu pour fin 2022, a connu quelques ralentissements. « La raison principale du retard du projet est liée à l’achèvement de la route d’accès. La route d’accès provisoire a été terminée en avril 2023, soit environ dix mois après la date de fin initialement prévue » souligne par courriel les relations médiatiques de la Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest (NTPC). À cela se sont ajoutées des livraisons incomplètes de composants en acier structuraux nécessaires pour la base des turbines, ainsi que l’entreprise chargée de la construction de la route qui a été remplacée par une autre au début de 2023 en raison de problèmes de performance.
Transition énergétique
Le projet revêt une importance capitale au sein de la Stratégie énergétique 2030 des Territoires du Nord-Ouest (TNO), visant à alimenter le réseau local en électricité propre pour les 25 à 30 prochaines années. La Stratégie énergétique 2030 constitue le cadre directeur des TNO pour garantir une énergie sécurisée, abordable et durable sur leur territoire. « Les Territoires du Nord-Ouest se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 30 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030 », peut-on lire dans le courriel. Un des six objectifs stratégiques est de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’électricité dans les communautés alimentées au diésel de 25 %.
Inuvik est la plus grande communauté alimentée au diésel des TNO. Le vent étant une ressource locale, il constitue une alternative logique au diésel. « Une fois entièrement mis en service, on s’attend à ce que la turbine réduise la consommation de diésel à Inuvik de 30 %. Cela entrainera des économies significatives de couts de carburant au fil du temps ».
Ainsi, le projet Inuvik High Point Wind joue un rôle crucial dans la préservation de la sécurité énergétique des Territoires du Nord-Ouest.
Un projet respectueux de son environnement
Diverses mesures ont été mises en œuvre afin de limiter au maximum l’impact sur la faune environnante. Pour commencer, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a collaboré avec les communautés, les gouvernements autochtones et les organisations autochtones locales pour faire progresser ce projet important et garantir leur participation dans le développement de solutions énergétiques. « Le projet a obtenu un permis d’utilisation des terres et une licence d’eau de la part de l’Office des terres et des eaux des Gwich’in le 27 novembre 2020 », peut-on lire dans le courriel. L’Office des terres et des eaux des Gwich’in est une entité de régulation dont le mandat consiste à garantir la préservation, le développement et l’utilisation durable des ressources en terres et en eau dans la région de règlement des Gwich’in.
De cet accord, la NTPC est tenue de : prendre des mesures adéquates pour prévenir les impacts sur la faune et les habitats aquatiques; suspendre les travaux si des caribous sont à moins de 500 mètres; réduire les activités en cas de présence d’oiseaux migrateurs, de leurs nids ou d’espèces en danger pour éviter les perturbations
Source d’emploi
La transition énergétique constitue certes l’essence du projet, mettre fin à un secteur aussi polluant que celui du diésel aurait pour conséquence automatique une diminution d’emplois touchant potentiellement des centaines, voire des milliers de personnes. « Le NTPC et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ont travaillé en étroite collaboration avec le Conseil tribal des Gwich’in pour s’assurer que les entreprises locales et autochtones bénéficient économiquement du projet éolien Inuvik High Point », peut-on lire dans le courriel. Le contrat pour la construction de la route d’accès au site des éoliennes a été exclusivement attribué aux entreprises gwich’in, et plusieurs entreprises locales ont été impliquées dans cette phase du projet. « Plus de 90 % des travaux sur la route ont été réalisés par des résidents locaux. »