À leur deuxième séjour à Inuvik, le couple Basque est mieux paré que jamais pour réaliser leur rêve d’établir un petit café à Tracadie.
Au cours des six dernières années, Albert et Sylvie Basque ont beaucoup voyagé, s’offrant au moins deux fois le trajet Tracadie (N.-B.) – Inuvik dont un aller-retour en voiture.
C’est en 1993 que le jeune couple arrive pour la première fois dans la petite communauté d’Inuvik. Denis Savoie, le propriétaire du restaurant To-Go’s à Inuvik, est un ami d’enfance d’Albert Basque. Il avait alors contacté Albert à Tracadie, dans la péninsule acadienne au Nouveau-Brunswick, pour l’inciter à venir travailler avec lui dans son restaurant. Le jeune couple se consulte puis prend finalement la décision de tenter l’aventure. Ils font alors des milliers de kilomètres et se rendent en voiture jusqu’à Inuvik via la fameuse route Dempster.
« Ça nous a pris cinq jours. Faut pas dire ça à la police », s’exclame Albert.
La première expérience à Inuvik ne fut pas facile. D’une part, Sylvie ne parle pas un mot d’anglais et il lui est difficile de se trouver un emploi.
Durant les huit mois de leur premier séjour, elle se contentera de garder des enfants. D’autre part, ils sont venus durant l’hiver. « L’hiver est raide en tabarnouche » s’est exclamé Albert Basque en se remémorant cet épisode de sa vie, « c’est ça qui nous a tué ».
Au printemps de 1994, ils retournent donc à Tracadie.
En septembre 1997, le jeune couple se marie puis c’est un nouveau retour au To-Go’s en mars 1998. La décision de revenir à Inuvik n’est pas difficile.
Albert travaille au Tim Horton local alors que Sylvie est sans emploi. « Le salaire minimum est à cinq dollars de l’heure là-bas. Tu ne fais pas une vie avec ça a souligné Sylvie. Avec une possibilité d’emploi pour les deux au restaurant, l’offre est alléchante.
Cette fois-ci, pas question de faire ce long trajet en voiture. Ils vendent alors tout ce qu’ils possèdent, incluant la voiture, et achètent deux billets d’avion.
C’est au To-Go’s qu’Albert fera la connaissance du directeur du magasin Northern qui était un habitué de la place.
Ce dernier propose alors au jeune couple de prendre en charge le petit comptoir Quick Stop qui offre le menu du Poulet frit à la Kentucky et du Pizza Hut. Albert en devient le gérant et Sylvie est en charge de la supervision. Le couple se joint à l’équipe du Northern en juillet 1998. Le magasin Northern est un bon employeur. Il verse de bons salaires aux employés tout en leur fournissant un logement, 900 $ d’épicerie par mois et toute une panoplie d’avantages sociaux.
Dans de telles conditions, le couple Basque se permet maintenant de rêver. Ils envisagent de continuer au moins cinq ans avec le même employeur, histoire de se mettre de l’argent de côté. Après ça, ils pourraient vraisemblablement demander un transfert dans un autre magasin de la compagnie dans le nord du Québec ou au Labrador, ce qui les rapprocherait considérablement de leur famille.
Comme les deux n’aiment pas le froid, la perspective de s’éterniser à Inuvik ne fait pas partie de leur projet. Plage et fruits de mer sont deux choses qui leur manquent beaucoup.
À long terme, leur rêve consiste à ouvrir un petit café à Tracadie. Avec leur expérience acquise au fil des ans, leur détermination à travailler fort et l’argent qu’ils pourraient amasser durant leur séjour dans le Nord, les possibilités de réaliser leur rêve deviennent de plus en plus grandes.