Jean-Yves Assiniwi a beaucoup discuté de questions constitutionnelles durant sa vie, mais son bagage relève beaucoup plus de l’expérience.
Jean-Yves Assiniwi, le négociateur en chef pour le gouvernement fédéral en matière de revendications territoriales, a été surpris un jour d’apprendre que les Dogribs avaient demandé au gouvernement de le désigner à ce poste. Il n’est certainement pas l’homme le plus typique du Nord. Décrit par un membre du public venu le questionner comme étant slick, il a rapidement accepté cette épithète comme étant un compliment.
Sa véritable relation avec les T.N.-O. a débuté en 1993 lorsqu’il est devenu négociateur adjoint pour le gouvernement fédéral, lors de négociations avec les Dénés et les Métis. Les pourparlers ont pris presque une année entière. Il affirme aujourd’hui qu’il aurait de la difficulté à vivre dans le Nord.
C’est un environnement dans lequel je pourrais difficilement vivre parce qu’il n’y a pas de chevaux, a-t-il souligné en blagant. Il possède au moins de sept de ces fameuses bêtes à sa résidence en Outaouais.
Né à Longueuil, sur la Rive-Sud de Montréal en 1956, d’un mariage mixte, il a rapidement assumé son identité algonquaine. Son père, Bernard Assiniwi, a publié 37 livres sur les peuples autochtones.
Durant son adolescence, Jean-Yves Assiniwi quitte en bons termes la résidence familiale de Maniwaki pour chercher du boulot. Il devient journaliste et pigiste pour divers journaux et postes de radio, dont Indian News et Radio-Canada.
Toutefois, il ne se consacre pas sérieusement aux études, changeant régulièrement de domaine. Il a finalement obtenu son baccalauréat en journalisme en 1982 de l’Université Western en Ontario. Je me suis fait dire par le recteur que je n’avais même pas une chance sur 1 000 de terminer mes études, a-t-il souligné. Bernard Assiniwi est fier d’avoir accompli la tâche, surtout parce qu’il est francophone.
C’est à partir de ce moment que sa carrière a pris une nouvelle tournure. Il a appris sur le tas la Constitution canadienne et il est depuis devenu spécialiste dans la matière. Il a travaillé sur l’accord constitutionnel en 1982, a participé aux négociations du Lac Meech et de Charlottetown. J’en connais probablement plus sur la Constitution que la majorité des avocats, se plaît-il à déclarer.
Aujourd’hui, il négocie avec les Algonquins de l’est de l’Ontario et il travaille également pro bono pour la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada. Toutefois, il ne fait pas partie d’organisations autochtones afin d’éviter de paraître en conflit d’intérêt avec son travail.
Sa femme travaille à la Chambre des communes à Ottawa et ils ont une résidence dans l’Outaouais. Ils ont une fille.
Quant à l’entente de principe qu’il a négociée avec les Dogribs, elle sera soumise à leur approbation lors de leur assemblée générale au mois de juillet. Les gouvernements fédéral et territorial doivent également soumettre leur accord final.