Une conférence, réunissant les provinces des Prairies ainsi que les Territoires, s’est déroulée au Manitoba les 11, 12 et 13 mai dernier. Dans le cadre de cette première rencontre annuelle, le gouvernement du Canada a annoncé la mise sur pied du Comité consultatif national sur le syndrome d’alcoolisme f¦tal (SAF) et les effets de l’alcoolisme f¦tal (EAF). « En travaillant en collaboration avec eux [les gouvernements des provinces et territoires participants] nous pouvons partager nos connaissances et bénéficier de leurs ressources », a affirmé la ministre responsable de la Santé et des Services sociaux, Jane Groenewegen lors d’une récente rencontre avec les médias.
Pour faire face à la situation préoccupante aux T.N.-O. et dans l’ensemble du pays, de nouveaux projets, axés sur la prévention du syndrome d’alcoolisme foetal et des effets de l’alcool sur le f¦tus, sont développés au pays.
Le SAF affecte les enfants de plusieurs manières. Le visage peut être déformé, le cerveau est habituellement touché, la grandeur moyenne des enfants qui en sont atteints est inférieure à la moyenne, le quotient intellectuel est plus faible, etc. Les EAF, quant à eux, n’affectent pas l’enfant sous plusieurs angles. « Beaucoup plus d’enfants subissent les EAF, mais ces derniers sont plus difficiles à identifier », a souligné Lona Hageman, préposée au programme de santé périnatale mis en ¦uvre par le MSSS. « Les EAF sont cachés et ne sont pas toujours facilement reconnaissables », a ajouté Mme Hageman. Le MSSS ne possède, à ce jour, aucune donnée statistique en ce qui concerne le nombre d’enfants atteints du SAF et des EAF.
« Nous devons mettre l’emphase sur la diffusion de l’information. Il y a encore trop de gens qui ignorent les conséquences qui découlent de la consommation d’alcool durant la grossesse », a indiqué Mme Groenewegen, qui représentait les T.N.-O. à la Conférence des Prairies et du Nord sur le syndrome d’alcoolisme f¦tal à l’Université du Manitoba. « D’ailleurs la prévention s’avère beaucoup moins coûteuse. Il coûte 1, 7 million de dollars pour fournir, durant leur vie entière, le support nécessaire aux enfants atteints du SAF », a affirmé Mme Hageman.
« Nous devons chercher à comprendre pourquoi les femmes consomment de l’alcool durant leur grossesse. La consommation est étroitement liée à des problèmes d’abus sexuels, de violence physique ou de stress intense. Il faut tenir compte des racines du problème, car trop souvent, les gens dans la société ont tendance à porter des jugements », a rappelé Mme Hageman. « Il est possible de prévenir le syndrome d’alcoolisme f¦tal à 100 % ! Je trouve cela déplorable qu’il y est encore autant de cas », s’est exclamée Mme Groenewegen. Ce syndrome affecte également le système scolaire.
On dénombre à ce jour plusieurs techniques pour diagnostiquer les enfants atteints du SAF. Selon une étude réalisée par l’Université de Washington, il existe 21 manifestations du SAF. Quelques fois, les personnes atteintes du syndrome sont difficiles à identifier.
Un projet pilote est actuellement développé à Winnipeg. Il s’agit de créer une résidence pour jeunes filles mères, âgées entre 14 à 17 ans. Le projet vise à offrir aux futures mamans un environnement où elles pourront s’épanouir et se sentir en sécurité. « C’est une idée intéressante, nous allons surveiller cette nouvelle initiative », a affirmé Mme Groenewegen. Un autre programme se concentre sur l’aide et la prévention dans les communautés éloignées. « Des éducateurs vont dans les communautés afin d’établir des liens avec des futures mamans, qui n’ont pas de problèmes de consommation d’alcool ou de drogues, et de faire de la prévention », a déclaré la responsable du MSSS.
« Nous aimerions aussi nous doter d’un symbole ou d’une mascotte pour représenter cette cause », a ajouté cette dernière. « Nous devons axer nos efforts sur l’éducation de nos enfants », a conclu la ministre.